Profession Le secteur du paysage joue la prudence
Catherine Muller, présidente de l'Unep, a saisi l'occasion des voeux pour dévoiler le dernier baromètre de l'activité, où 2013 apparaît en demi-teinte...
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« Nous vivons aujourd'hui dans un monde de changement perpétuel, de compétition féroce, d'innovations débordantes et d'exigences sociales. 2014 n'échappera pas à la règle », a estimé Catherine Muller, nouvelle présidente de l'Union nationale des entrepreneurs du paysage (le Lien horticole n° 869 du 15 janvier 2014) lors de ses voeux annuels dans les locaux de la SNHF (Société nationale d'horticulture de France). Pour exister, le chef d'entreprise « ne peut rester seul à l'écart », doit « rejoindre sa famille professionnelle » qui fait « beaucoup pour lui » dans un contexte économique difficile où les principales préoccupations de ses responsables sont les carnets de commandes, les charges et la TVA sur les entreprises de services à la personne. « Et même si notre secteur résiste, peut-être un peu mieux que d'autres, les moyens de l'ensemble de nos clients se raréfient », a-t-elle poursuivi. La profession doit donc montrer le retour sur investissement que représentent les jardins et espaces verts, et s'adapter à la demande en évolution de la clientèle, en se montrant plus interdisciplinaire, en intégrant l'ingénierie ou en étant messagère et garante de la biodiversité. D'où les trois grands axes de la stratégie choisie par l'Unep pour les trois prochaines années : promotion de la diversité des entreprises et de leurs marchés ; professionnalisation des pratiques et des acteurs et engagement vers la biodiversité ; et satisfaction des clients...
Une bonne fin d'année 2013 grâce à la météo
En attendant, l'année 2014 sera celle de la prudence, alors que 2013 s'est montrée, selon le baromètre économique Unep Agrica, « éprouvante ». Mais, après un premier trimestre de repli (- 3,5 %), l'activité s'est peu à peu redressée, jusqu'à finir dans le positif (+ 3 % au quatrième trimestre). 2013 se termine dans le vert pâle, à + 0,5 %. Le baromètre explique la bonne fin d'année par une météo particulièrement favorable à l'approche de l'hiver. Le secteur du paysage fait moins bien qu'en 2011 (+ 3 %) ou qu'en 2012 (+ 2 %), mais le renouveau de la fin d'année est notable tant dans les secteurs de la création que de l'entretien. Le marché des particuliers a tiré l'ensemble de l'activité vers le haut, avec une croissance de 3 % et un taux de transformation des commandes en amélioration : près d'un devis sur deux a été accepté par les clients au quatrième trimestre. Les marchés publics ont crû de 4 % au quatrième trimestre, mais leur croissance annuelle est nulle et le prix moyen par opération a tendance à baisser. Enfin, pour la commande privée hors particuliers, l'année s'est terminée en stagnation : le dernier trimestre a enregistré une progression de seulement 1,5 %, loin des autres marchés. Près d'une entreprise sur deux a investi au second semestre 2013, les mouvements de personnels se sont stabilisés et la pénurie de candidats reste sensible, car 51 % des sociétés ont embauché (seules 35 % pensaient le faire un an plus tôt !)
Reste que dans un contexte « peu porteur et sur fond de chute du marché de l'immobilier, les perspectives restent assez sombres pour l'année à venir », s'inquiète Catherine Muller. Et si le baromètre prévoit un premier trimestre à + 3 %, il anticipe une chute de 2 % au second, après les élections municipales...
Pascal Fayolle
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