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Languedoc-Roussillon. Les professionnels en appellent au préfet

Marie Levaux, de la FNPHP, raconte à Pierre de Bousquet de Florian l'origine du nom Bougainvillea dont les établissements du Cannebeth possèdent la collection nationale. « Les horticulteurs sont des fabricants de couleurs », fait-elle observer.

Le représentant de l'État a visité deux exploitations horticoles, entouré de porte-parole de la filière, qui ont discuté à coeur ouvert de leur métier.

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« Le but est de demander au préfet d'être notre “ambassadeur”, pour qu'il relaie notre message », soulignent Véronique Brun et Marie Levaux, représentantes régionales FNPHP et instigatrices de la visite, le 30 avril, du préfet de région chez deux horticulteurs héraultais. Pierre de Bousquet de Florian, accompagné de responsables institutionnels (Draaf, DDTM, chambre d'agriculture...) et d'élus, a ainsi arpenté avec curiosité les serres et tunnels des établissements Le Tauran à Saint-Aunès (34) et Le Cannebeth, à Mauguio (34). La journée s'est conclue sur une table ronde avec une vingtaine de représentants de la filière : producteurs, entrepreneurs paysagistes (Unep Méditerranée), concepteurs paysagistes (FFP LR), distributeur (Truffaut Lattes).

Atouts et contraintes

Les professionnels ont présenté leur métier, et insisté sur l'importance du végétal d'ornement dans la région. Le Languedoc-Roussillon compte, sur 660 ha, 384 entreprises horticoles et de pépinière générant pour l'économie une production de 65 millions d'euros et plus de 1 100 unités de travail annuel. Près de 15 % de la production est commercialisée dans le cadre des aménagements paysagers mandatés par les collectivités. Chacun a évoqué les difficultés auxquelles il est confronté : coût de la main-d'oeuvre ; charges en hausse ; pénibilité du travail ; problèmes de transmission ; diminution de la commande publique et de la consommation ; règle du moins-disant ; réglementations sociale, environnementale et fiscale de plus en plus contraignantes, avec des distorsions entre la France et l'étranger...

Des réponses nationales et... locales

« Nous avons l'impression de passer sous un rouleau compresseur », remarque Marie Levaux.

Le préfet a rappelé les différents dispositifs à disposition des professionnels : CICE (« 6 % de charges en moins »), aide aux investissements pour les serres et les pépinières... « Il s'agit pour nous de populariser ces outils. » Il a ajouté : « Votre filière pourrait mieux se structurer. L'État peut aider par l'accès aux opérations collectives. »

« La concurrence étrangère est d'autant plus forte qu'il n'y a pas d'identification de notre production », a insisté Marie Levaux, soulignant l'intérêt de la marque ombrelle Sud de France à laquelle adhèrent des entreprises horticoles. Le préfet a mis l'accent sur la volonté des pouvoirs publics de faire émerger un label Fleur de France. Quant aux commandes publiques, l'horticultrice a présenté le projet de charte du végétal élaboré avec les représentants de la filière. « Les évolutions récentes du code des marchés publics permettent aux collectivités de privilégier les démarches environnementales ou d'orienter leurs commandes sur les espèces méditerranéennes produites localement... », a rappelé le préfet. Il a toutefois promis d'inciter les villes à prendre en considération le mieux-disant, à l'occasion de ses prochaines rencontres avec les maires. Le soutien du local ne doit pas « limiter l'esprit de conquête », a-t-il nuancé.

Valérie Vidril

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