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Innovation. L'agriculture écologique sera-t-elle high-tech ?

Toshiba s'appuie sur sa maîtrise des salles blanches pour réduire par mille le nombre de germes présents dans l'environnement de la culture.PHOTO : TOSHIBA

Les plant factories apparaissent une à une, portées par les courants des nouvelles technologies, de la smart agriculture et de l'urbanisation galopante.

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Dans un communiqué de presse du 15 mai, le Japonais Toshiba annonce qu'il va produire 3 millions de légumes sans pesticides dans une usine totalement close. Le bâtiment sera équipé des dernières technologies en matière d'éclairage Led, de désinfection, de maîtrise de la qualité de l'air et de l'eau. Toshiba prévoit de produire des laitues, des épinards, mais également des plantes « fonctionnelles » à haute teneur en polyphénols et en vitamine C, pour un chiffre d'affaires prévisionnel de 300 millions de yens (soit 2,15 millions d'euros).

Le groupe va s'appuyer sur sa maîtrise des salles blanches dévolues à la production de semiconducteurs, réduisant ainsi par mille le nombre de germes présents dans le sol ou l'environnement des légumes. Ce développement s'inscrit dans la stratégie de promotion de nouveaux concepts utilisant les technologies du groupe dans différents domaines concourant à la santé et l'environnement.

Des projets au Japon, en Suisse, au Royaume-Uni

Deux autres constructeurs japonais ont déjà investi dans des fermes de ce type avec le même objectif : Panasonic et Fujitsu produisent des salades à teneur garantie limitée en nitrates et potassium dans une ancienne usine de semi-conducteurs à Fukushima. Sharp développe de son côté un projet de production de fraises en milieu stérile à Dubaï. Plus près de nous en Europe, la technologie de production de salades en aéroponie, où les nutriments sont apportés par brumisation sur les racines, a fait son apparition il y a quelques années. Un projet est en cours de développement par la start-up Combagroup dans l'enceinte de l'agropôle de Molondin, en Suisse.

Au-delà du phénomène d'agriculture urbaine, ces avancées illustrent le mouvement en faveur d'une smart agriculture, qui met les technologies high-tech au service de la productivité, mais aussi de végétaux plus sains, grâce à la réduction de l'usage d'intrants. Un nouveau centre pour l'innovation technologique en agriculture a vu le jour au Royaume-Uni, associant agronomes et électroniciens. Selon le professeur Simon Blackmore, directeur du centre national pour l'agriculture de précision, la plupart des technologies en matière de géolocalisation, surveillance, mesure, et robotisation, existent déjà dans d'autres domaines. Il faut simplement les adapter.

Marie-Françoise Petitjean

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