Biodiversité. La nature veut s'adapter au climat nouveau
Le dernier colloque de Natureparif a exploré les contours d'une écologie urbaine prenant mieux en compte les enjeux de demain...
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Le 5e colloque annuel organisé par Natureparif (agence régionale Île-de-France pour la nature et la biodiversité), en partenariat avec l'IFORE (Institut de formation de l'environnement), s'est tenu à Paris du 4 au 7 juin. Le thème retenu : « Quelle Nature en ville pour vivre mieux et s'adapter au changement climatique ? ». L'occasion, pour Corinne Ruffet, vice-présidente de la région Île-de-France, de rappeler que si la région peut se targuer d'être l'une des plus dynamiques en matière de prise en compte de la nature et de préservation de la biodiversité, notamment grâce à cette structure unique qu'est Natureparif, à la fois outil d'acquisition de connaissances et laboratoire d'idées, c'est bien parce qu'il existe une volonté politique forte. Pour preuve, l'Île-de-France est la première région sur le territoire national à avoir adopté son SRCE (Schéma régional de cohérence écologique) et celui-ci est pris en compte dans le SDRIF (Schéma directeur de la région).
Ensuite, Luc Abbadie, directeur de l'Institut d'écologie et des sciences de l'environnement de Paris, a tenu à remettre l'humain à sa place. D'une part en rappelant qu'aujourd'hui la planète est majoritairement urbaine et que ce sont les activités humaines qui constituent un des principaux facteurs de développement et de perturbation de celle-ci. D'autre part, en soulignant que s'intéresser à la nature c'est une obligation pour construire un futur viable, car les humains en dépendent totalement.
La nature n'a rien de vierge en ville
La journée s'est poursuivie par trois sessions : « Nature en ville et fonctionnalité », « Nature en ville et cycle de l'eau » et « Nature en ville et sols urbains ». À chaque fois, ont été proposés une approche globale de la problématique, des exemples concrets de démarches et un « 7 sur 7 », qui permettait en sept images et sept minutes de présenter d'autres projets. À retenir parmi ces présentations :
- Frédéric Ségur, responsable du service « Arbres et paysage » du Grand Lyon, pour le Grand Lyon et la place de l'arbre dans la stratégie de la communauté urbaine face au changement climatique ;
- Christian Lévèque, hydrobiologiste, qui s'interroge sur l'intérêt de bon nombre de projets de renaturation et se demande si la biodiversité ne sert pas de « cache-sexe » pour faire avaliser des projets servant plus les intérêts humains et économiques que ceux de la nature, qui de toutes les façons n'a rien de vierge en ville. Pour lui, la ville n'est pas un écosystème mais un anthropo-système où l'on ne fait pas de l'écologie au sens premier mais de l'écologie de synthèse...
- Audrey Muratet, de l'observatoire départemental de la biodiversité urbaine du CG93, pour l'étude sur la reconstitution de sols fertiles à partir du recyclage de déchets urbains
- Suzanne Brolly, chef de projet « Zéro pesticide et biodiversité urbaine » à la communauté urbaine de Strasbourg, pour la démarche de déminéralisation des espaces urbains sur l'agglomération de Strasbourg.
Le colloque s'est poursuivi le 4 juin par des ateliers de retour d'expériences et des visites de terrain pour les deux derniers jours.
Yaël Haddad
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