Charte. Choyer l'arbre pour adoucir le tissu urbain

Vingt ans après, la Charte de l'arbre du Val-de-Marne fait peau neuve. Dès la fin des années 1980, ce département francilien a été pionnier dans la mise en place d'un véritable plan global de gestion, d'enrichissement et de mise en valeur de son patrimoine arboré implanté le long des routes et dans les parcs dont il a la charge. En 1988, c'est l'une des premières collectivités territoriales à créer, au sein de ses structures techniques, une cellule exclusivement dédiée à la gestion des végétaux urbains, « le secteur arboriculture », qui suit les 28 000 arbres implantés sur l'espace public. Et en 1994, une Charte départementale est formalisée, validée et votée par les élus, déjà convaincus de l'intérêt des sujets d'ornement pour construire un cadre de vie de qualité dans un tissu urbain dense. Si l'outil de gestion mis en oeuvre à cette occasion est toujours fonctionnel, il est apparu nécessaire ces dernières années d'actualiser le texte, afin de tenir compte des nouvelles politiques engagées par le conseil général et en particulier de la Charte d'accessibilité (2004), du Plan vert départemental (2006), du schéma directeur des pistes cyclables (2002 puis 2008) ou encore du Plan climat énergie territorial (2009). Autre point qui nécessitait une remise à jour du document initial, le recadrage des conventions de partenariat entre les communes et le département dans le cas d'une demande de replantation immédiate par ces dernières ou encore la formalisation des demandes de fleurissement des pieds d'arbres ou d'installations temporaires de guirlandes lumineuses en période de fêtes.

Un patrimoine en meilleure santé

Après une première partie introductive, qui rappelle les différents bénéfices des arbres en ville tant sur les plans environnemental que sociologique, le deuxième volet décline avec précision la stratégie de renouvellement des plantations (programmée pour une période de quinze ans) ; les techniques de plantation et les modalités de protection ; l'entretien des jeunes sujets et des plus matures ; la gestion des pieds d'arbres ; la valorisation des déchets verts ; les précautions prises pour la protection de l'avifaune (période de travaux, respect des nids...) ; les règles à suivre en cas de travaux à proximité des arbres et le barème d'estimation de la valeur d'aménité qui sert pour l'indemnisation du département en cas de non-respect de l'intégrité des plantations ; les outils mis en place pour informer les habitants et les communes du département.

« Grâce à cette politique ambitieuse menée sur le long terme, le département peut s'enorgueillir de posséder aujourd'hui un patrimoine à la fois plus important, plus jeune et en meilleure santé que celui dont il avait hérité de l'État il y a vingt-cinq ans », souligne en introduction de la Charte Christian Favier, sénateur et président du conseil général du Val-de-Marne.

Yaël Haddad