Déchets. Pour des plastiques usagés gérés entre pros
L'éco-contribution servant à la collecte des plastiques agricoles vient d'être augmentée.
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Près de 50 000 tonnes : c'est le poids de films plastique usagés qui devraient être collectés par Adivalor cette année. Soit une hausse de 4 700 tonnes par rapport à l'année dernière. Un résultat « supérieur à nos prévisions les plus optimistes », note Bernard Le Moine, président du CPA (Comité des plastiques en agriculture), qui assure l'interface entre les agriculteurs et Adivalor sur ce dossier. C'est au final un taux de 71 % des plastiques agricoles usagés qui sont désormais collectés, puis recyclés, ce qui rapproche la profession de l'objectif de 75 % de collecte qui avait été prévu pour l'année 2015 dans le cadre d'un accord signé entre Adivalor et le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, en 2010.
Évidemment, ce n'est pas en horticulture ornementale que le sujet est le plus sensible : c'est en maraîchage que les plus grandes quantités de plastiques sont utilisées. C'est aussi chez les maraîchers que les meilleurs taux de récupération sont enregistrés : 95 % des 26 000 tonnes utilisées cette année ! Néanmoins, les tunnels horticoles et les serres à double-parois gonflables sont, entre autres, couverts de plastiques qui ne peuvent plus finir leur vie dans la nature !
« Plus efficace qu'une taxation imposée par le haut »
La démarche d'Adivalor est financée par une éco-contribution appliquée sur le prix de vente des produits neufs, « ce qui permet à la filière APE (Agriculture plastique et environnement) d'assurer la récupération des films plastique usagés sans coûts supplémentaires pour les opérateurs de collecte », explique le CPA. Mais pour assurer son indispensable équilibre financier, la filière APE a décidé d'augmenter, le 1er décembre dernier, l'éco-contribution des différents plastiques agricoles. Ainsi, elle passe à 80 euros par tonne pour les films de semi-forçage et les films d'élevage, 110 euros par tonne pour les films de paillage, et 65 euros par tonne pour les films de couverture de serres.
Reste que si les maraîchers sont les professionnels qui recyclent le mieux, ce sont aussi ceux qui rendent les plastiques les plus souillés et les plus coûteux à collecter. Les conditions de reprise sont donc moins favorables, et le CPA s'est engagé, avec d'autres partenaires, à mettre en place un plan d'action visant à réduire le taux de souillures. « La réduction du taux de souillure, même minime, entraîne des économies de plusieurs dizaines de milliers d'euros », précise le CPA. Ce projet, nommé Rafu, a été engagé en 2012 et donne déjà de bons résultats, estime le CPA, qui a par ailleurs pris avec Adivalor un engagement « 100 % APE » garantissant aux utilisateurs que leurs plastiques seront bien récupérés et traités. Une campagne de communication sur ce projet est en cours. Une manière pour le CPA de réaffirmer « sa détermination à préserver l'indépendance et la maîtrise de la filière basée sur l'engagement volontaire, la responsabilité partagée et la transparence financière, trois principes qui seront toujours moins onéreux et plus efficaces qu'une taxation imposée et gérée par le haut »...
Pascal Fayolle
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