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« Passez au vert » : un message fédérateur

« Passez au vert » : le message de l'édition 2014 a de quoi remporter les suffrages de la profession. Mais comment faire pour rendre le végétal incontournable ? La créativité est un des leviers d'action. Profiter de cet événement pour renforcer le « lobby vert » en est un autre.PHOTO : VALÉRIE VIDRIL – JARDIN 2013 « SAUTE QUI PEUT », DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

Après « Osons » en 2013, le salon 2014 « passe la première ». Il incite la filière à « passer au vert » et à donner au végétal la place qu'il mérite. Si le message fait l'unanimité au sein de la profession et auprès de nombreux citoyens, reste à trouver des solutions. Et pour « passer la seconde », créativité, innovation, diversité, lobbying... sont quelques-uns des outils à prendre en considération... et à découvrir à Angers, du 18 au 20 février.

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Trame verte et bleue, toitures végétalisées, flore indigène, environnement... Nous n'avons peut-être jamais autant entendu parler de nature et de végétaux que ces dernières années. Les études tendent à démontrer le rôle des plantations urbaines pour lutter contre les îlots de chaleur, contribuer au maintien de la biodiversité, à la gestion des eaux pluviales... Professionnels de la filière, notre regard est forcément déformé au travers des verres de notre passion, et notre attention focalisée sur celle-ci. Mais le public est-il si éloigné de notre point de vue ? Les sondages et enquêtes auprès des consommateurs n'indiquent pas une défection de ces derniers pour le végétal. Au contraire, beaucoup aspirent à plus de nature en ville, que ce soit sur les balcons, dans les parcs ou les jardins partagés. Tant et si bien que certains n'hésitent pas à s'approprier les espaces abandonnés, les pieds d'arbres ou d'immeubles, les terrains vagues...

Des espaces verts dans tous les tons

Maintenant, le regard des citoyens sur le végétal change et il se décline dans tous les tons. Il y aura toujours un public en quête de jardins soignés, tirés au cordeau, ou de massifs structurés, un autre pour les prairies de vivaces, un pour accepter les « sauvages » de la rue, voire les faire naître au travers de la « guérilla gardening »...

Pour les végétaux d'intérieur, il en va de même : les bouquets sophistiqués auront toujours leur place à côté des tableaux de graminées ou des jardinières d'aromatiques suspendues dans la cuisine. Le végétal n'est pas à l'abri des modes et des tendances. Il faut savoir faire preuve d'inventivité pour susciter l'attention, renouveler l'intérêt pour créer de nouveaux produits, de nouveaux usages, de nouvelles envies !

Des possibilités multiples et variées

Alors faut-il « passer au vert » ? Plus précisément « passer aux verts » - toute consonance politique exclue -, tant les possibilités sont multiples et variées ! Autant de niches, de créneaux qui permettront à chacun de trouver sa place : de l'annuelle dans son petit pot imprimé d'un message pour un achat d'impulsion à la grosse potée élaborée pour un effet immédiat dans le jardin ; du jeune plant à élever au gros conteneur à poser ; de l'espèce indigène à la plante horticole ; des bulbes à planter aux nattes précultivées d'hélophytes ; du produit façonné sous serre en conditions contrôlées à celui élevé « à la dure » ; des couvre-sols aux couvre-toits ; du végétal à planter en pleine terre à celui biberonné dans un environnement technologique équipé de Leds et ayant recours à l'hydroponie...

Comme répété lors des journées « Innovations 2014 » de l'Astredhor en janvier dernier, « il faut savoir explorer le champ des possibles ». Ouvrons donc ce champ un instant : la plante désodorisant d'intérieur, la plante câline, la plante pour le bain, la plante de compagnie, la plante tisane, la plante anti-insecte, la plante microclimat, la plante de signalisation... : quels fabuleux champs d'investigation ! Il est possible d'inventer des usages inédits, mais aussi de nouvelles façons de produire grâce aux avancées scientifiques ou aux nouvelles technologies. Ces dernières viennent au service de la production, mais également du consommateur, comme l'illustre la sonde Parrot Flower Power qui permet au végétal de « dialoguer » avec son jardinier et de l'informer des soins à lui apporter. Les professionnels chevronnés laissent peut-être progressivement la place aux amateurs, mais qu'importe si la « bonne » volonté est là... Ne pas faire fuir ces néophytes, les attirer puis les former, et en faire des experts est un véritable challenge. Semer la graine dans l'esprit des plus jeunes en est un autre.

L'inspiration se situe au coeur du Salon du végétal

Si le concours de nouveautés Innovert® offre une approche très esthétique au sein de la catégorie A « nouveauté végétale », il offre parfois des angles d'approche inédits à travers les catégories B « innovation commerciale végétale » et C « produit non végétal ». La thématique du nouveau pôle consacré à la distribution, « Comment dynamiser les ventes de plantes vertes en 2015 ? », devrait permettre de découvrir des concepts innovants de présentation. L'espace Inspiration® ne doit pas être délaissé : il porte bien son nom ! Le thème sur lequel les étudiants en BTS « design de produits » du lycée Jean-Monnet aux Herbiers (85) ont planché cette année, « Dis-moi où as-tu été cultivée ? », est particulièrement tendance. Lancé en 2012, l'espace Prospectives végétales (situé dans le hall Ardésia 2) doit permettre aux professionnels d'anticiper les futurs comportements des consommateurs, les modes de distribution à venir, les plantes de demain, l'évolution des métiers liés au végétal... Les miniconférences, d'une durée de trente minutes, vont à l'essentiel, tandis qu'autour, des exposants, dont c'est le métier, proposent d'accompagner les entreprises dans leur démarche d'innovation.

« Passer au vert », cela signifie aussi être à un carrefour et devoir choisir sa destination, peut-être sans savoir quel sera le chemin. C'est créer des collaborations inattendues, de nouveaux partenariats : des habitants impliqués dans la création et la gestion de leurs espaces verts, un fleuriste s'installant dans un salon de thé, un producteur sous serre utilisant l'hydroponie et la pisciculture, un autre s'associant avec un architecte ou un urbaniste... Un rendez-vous comme le Salon du végétal offre l'occasion d'initier de telles rencontres, et de parler d'une seule voix pour créer un réel lobby du vert à même de faire faire entendre le message dans les plus hautes sphères. Enfin, « passer au vert », c'est garder en tête que le végétal d'ornement n'a pas que des vertus esthétiques : il agrémente notre vie et nous offre bien d'autres bienfaits.

Pascal Fayolle, Odile Maillard, Valérie Vidril

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