Développement La filière Pays de la Loire doit être structurée
Au lycée Le Fresne (Maine-et-Loire), le forum « Arbres, arbustes et territoire » a rassemblé près de 100 participants autour des végétaux d'origine locale.
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« Nous parlons d'une filière naissante », a insisté Franck Blachère, directeur du lycée horticole Le Fresne, à Sainte-Gemmes-sur-Loire (49), en ouvrant le forum consacré aux végétaux d'origine locale. Mais une filière dans laquelle l'établissement, qui testera l'an prochain la production de jeunes plants sous label Végétal local, est d'ores et déjà investi. Et dont il souhaite accompagner le développement. Le forum « Arbres, arbustes et territoire », organisé le 17 novembre, en partenariat avec les associations Plante & Cité et Afac-Agroforesteries, s'inscrit dans cette logique. Il aura permis à la centaine d'acteurs présents d'échanger des points de vue, parfois très divergents, et d'ausculter les défis auxquels cette filière naissante doit faire face.
Après le constat scientifique, dressé par Éric Collin, de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea), et la présentation, par Damien Provendier, de Plante & Cité, de la marque Végétal local et vraies messicoles, trois tables rondes ont structuré les échanges. Dont une première consacrée aux besoins en végétaux locaux. « Si nous regardons du côté des plantations actuellement subventionnées dans chaque département ligérien, ce besoin est, a minima, de 170 000 plants par an », a précisé Olivier Clément, de la Fédération régionale des chasseurs (pôle bocage)... C'est donc un premier débouché. Et des perspectives de développement sont évoquées, notamment avec la mise en oeuvre de la loi Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des risques d'inondation).
Gérer les stocks, les prix, les emplois...
Autre enjeu : la récolte avec, en particulier, « le besoin d'actualiser le métier de récolteur-grainier », mis en évidence par Yves Gabory, directeur de Mission Bocage (49) et animateur de la deuxième table ronde. Tous les récolteurs ayant intervenu l'ont rappelé : le métier est passionnant. Il peut occuper, à certaines périodes de l'année, à temps plein. Mais « il ne nourrit pas son homme ». « Dans notre réseau de collecteurs, tous ont une activité complémentaire », a illustré Benoît Guiraud, de la société Vilmorin. Il conviendrait de l'articuler, par exemple, avec celles de cueilleur de plantes aromatiques ou médicinales, d'élagueur, de sylviculteur... Prégnante, cette question de la rémunération des récolteurs l'est tout autant que celles du stock et du prix des graines (ou des plants) d'origine locale. Ces questions ont largement nourri la troisième table ronde à laquelle participaient les pépinières Bouchenoire et Pirard (49), ainsi que la pépinière Naudet (21).
Au vu des chiffres avancés, François Beauvineau, enseignant au lycée Le Fresne et chargé de clore ce forum, a insisté sur la nécessité « d'étudier encore, et de près, la viabilité économique de cette filière naissante ». L'établissement annonce la possibilité d'incuber un second porteur de projet, et une réflexion sur la formation des futurs récolteurs, avec les partenaires.
Anne Mabire
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