Recherche. Les plantes se « souviennent » du stress hydrique
Selon des travaux français et belges, les végétaux régulent leur croissance selon les conditions climatiques préalables.
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Des chercheurs de l'Inra et de l'Université catholique de Louvain, en Belgique, ont montré que les végétaux ajustent les mouvements d'eau dans les racines en fonction du stress hydrique qu'ils ont subi préalablement. Ces mouvements d'eau, régis par des rythmes circadiens (oscillations journalières), dépendent de protéines appelées aquaporines. L'ouverture de ces « robinets » moléculaires - responsables de la « conductance hydraulique » - est maximale à l'aube, lorsque la demande hydrique augmente, et minimale au coucher du soleil. La croissance foliaire suit ce rythme : maximale la nuit et minimale pendant la journée.
Favoriser l'absorption après un stress
Si la plante a été confrontée précédemment à un stress hydrique, l'expression des gènes d'aquaporines varie fortement au cours de la journée.
En conditions de stress hydrique, ces variations de la conductance hydraulique des racines restreignent légèrement l'absorption d'eau par les racines l'après-midi, ce qui augmente l'absorption totale au cours d'une journée. Ceci favorise la croissance et la photosynthèse, et contribue à l'acclimatation au stress hydrique. Les gains de performances sont de l'ordre de 10 à 15 %. Après des journées nuageuses, dans un sol humide, l'expression des gènes d'aquaporines varie peu, si bien que les plantes absorbent à chaque instant la quantité qui leur est utile. Elles peuvent ainsi gérer la meilleure stratégie en fonction des conditions climatiques.
Valérie Vidril
Travaux publiés dans Nature communications le mercredi 5 novembre 2014.
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