La plongée dans le végétal plébiscitée par le citoyen, et surtout, bonne pour sa santé !
Plongez dans le végétal : tel est le thème retenu par les organisateurs du prochain Salon du végétal, du 17 au 19 février, à Angers (49). Le Lien horticole a choisi de s'en saisir pour rappeler où en est la recherche et pour donner la parole aux gestionnaires des villes qui ont mené un énorme travail prospectif sur la place des plantes dans les agglomérations du futur...
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L'amélioration du cadre de vie est au coeur des préoccupations des citoyens. Les sondages de ces dernières années, notamment ceux réalisés par l'Unep en partenariat avec Ipsos, soulignent que la présence du végétal en ville est considérée comme un élément essentiel pour l'équilibre personnel des citadins (neuf Français sur dix). Les jardins et les espaces végétalisés ne sont pas seulement considérés comme des lieux de détente et de loisirs ou contribuant à l'embellissement des villes, mais aussi comme des « biens sociaux » qui favorisent le mieux-vivre ensemble et qui possèdent une haute valeur environnementale. Sept Français sur dix reconnaissent tenir compte de la qualité paysagère pour choisir leur lieu d'habitation.
Des végétaux pour climatiser la ville, la rafraîchir et l'humidifier
Entre 2010 et 2014, plusieurs programmes de recherches visant à améliorer les connaissances sur les services rendus par le végétal en ville ont été menés. Parmi les plus marquants, on peut citer l'étude des travaux scientifiques sur les bienfaits du végétal en ville réalisée par Plante & Cité, qui s'appuie sur l'analyse de plus de trois cents publications scientifiques.
Dans le domaine de la santé et du bien-être, elles tendent notamment à montrer que l'accès à des espaces verts améliore la santé des habitants, en particulier les troubles en lien avec l'obésité, mais aussi ceux liés au stress, aux pathologies cardiovasculaires ou respiratoires. L'amélioration de l'état des malades hospitalisés est également mise en avant, comme le souligne également l'association Jardin et Santé qui oeuvre pour le développement de jardins thérapeutiques et organise chaque année un colloque national.
Concernant les effets sur l'environnement, les travaux de recherche analysés montrent le rôle positif de la végétation urbaine dans la préservation de la biodiversité, l'amélioration de la qualité de l'air ou la régulation des îlots de chaleur. Les surfaces végétalisées favorisent, de par leur perméabilité, le maintien de la qualité des sols et la gestion des eaux pluviales.
Sur les aspects climatiques, acoustiques, thermiques et hydrologiques, le programme de l'agence nationale de la recherche VegDUD (rôle du végétal dans le développement urbain durable), qui s'est déroulé entre 2010 et 2013, est venu apporter des compléments scientifiques. Une approche à la fois théorique et pratique, portée par près de quatre-vingts chercheurs issus de plusieurs disciplines et qui s'est intéressée à l'impact de divers dispositifs végétaux (les toitures et les murs, les arbres, les noues, les surfaces enherbées, les plantations hors-sol) à différentes échelles de la ville (le bâtiment, la rue, le quartier). Il a ainsi confirmé que plus le taux de végétalisation est élevé dans un tissu urbain, moins l'écart de température entre ce site et un site de référence en zone rurale est important, en particulier en saison estivale. En outre, l'atmosphère est plus humide.
À l'échelle d'un quartier, les noues végétalisées ont les conséquences les plus importantes dans la rétention des eaux pluviales à la parcelle. Les toitures végétalisées sont intéressantes, mais à condition qu'elles soient installées en masse. Les toitures et les murs végétalisés jouent un rôle dans la régulation thermique des bâtiments, en été, et ce d'autant plus qu'ils sont irrigués. À noter qu'en hiver, ce rôle est faible, voire négatif. Les toitures ont surtout un effet direct sur les derniers étages tandis que pour les façades, l'apport est plus global sur l'ensemble du bâti. La perception que les habitants ont de l'ambiance dans une agglomération dépend aussi de la végétation et du contexte environnant (la présence de bruit, la densité de l'habitat...). Les plantations d'arbres semblent parmi les plus efficaces pour créer un cadre agréable.
Des signaux positifs également du côté des politiques nationales
Le lancement, à la fin de l'année 2014, d'un plan national d'actions destiné au paysage et à la place de la nature en ville, porté par Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a été salué par Val'hor. Pour l'interprofession, il est intéressant car il constitue une avancée dans la prise en compte du paysage et du végétal dans les politiques nationales d'aménagement du territoire. Parmi les dix leviers d'actions qui ont été identifiés figurent l'intégration du rôle des paysages dans le troisième plan national santé environnement, la généralisation des plans de paysage pour l'élaboration de projets de territoires partagés, l'appui à la reconnaissance pleine et entière du métier de paysagiste, le renforcement de l'emploi dans les métiers du paysage. Autant d'engagements porteurs d'espoir pour redynamiser la filière...
Yaël Haddad
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