Scradh Valider les innovations de A à Z
La station d'expérimentation hyéroise optimise les itinéraires de production de ses espèces prioritaires, mais aussi de nouveautés végétales qu'elle valide, depuis maintenant cinq ans, auprès des marchés.
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La station d'expérimentation hyéroise optimise les itinéraires de production de ses espèces prioritaires, mais aussi de nouveautés végétales qu'elle valide, depuis maintenant cinq ans, auprès des marchés.
Malgré un contexte de réduction budgétaire, Astredhor Méditerranée Scradh continue de mener des essais à destination des professionnels des secteurs « pépinière méditerranéenne » et « fleurs coupées ». Dans l'un comme dans l'autre, l'innovation commerciale constitue un enjeu fort, en raison de la concurrence, de l'évolution des pratiques (moins d'entretien, moins d'énergie), des modes, du climat, et des cortèges de maladies et ravageurs. En fleurs coupées, la station étudie de nouvelles variétés de plantes classiques, mais recherche aussi de futurs débouchés (fleurs comestibles), ou de nouveaux genres.
Du Kalanchoe pour la fleur coupéeAinsi, un des essais en cours porte sur le Kalanchoe pour la fleur coupée. Outre l'étude agronomique, la station travaille l'aspect économique en testant le produit chez les utilisateurs, en l'occurrence les fleuristes et les grossistes. « Ce n'est pas nous qui pouvons dire si la nouveauté proposée est intéressante », argumente Laurent Ronco, le directeur de la station.L'obtenteur danois Queen commercialise déjà ce Kalanchoe aux Pays-Bas, en Italie et en Allemagne. L'itinéraire cultural est au point, « mais le prix du jeune plant est élevé et nous devons encore adapter la conduite sous climat méditerranéen pour assurer la rentabilité du produit final », poursuit-il. Côté marché, les premières réponses révèlent un réel intérêt, d'autant que cette plante offre une tenue en vase de quatre semaines garanties et jusqu'à six semaines ! La possibilité de travailler la fleur à sec (par exemple, pour les bouquets de mariage) constitue un autre atout de cette nouveauté. « Nous devons découvrir tous les usages potentiels. »Outre la maîtrise technique des innovations, la station travaille les itinéraires de production de ses espèces prioritaires (anémone, renoncule, pivoine, Lisianthus, lys...) afin d'assurer la qualité de récolte dans un contexte changeant (disparition de produits phytosanitaires, hivers plus chauds...) ainsi que la gestion du calendrier de production.
Du Lisianthus en aéroponie Parmi les problématiques à résoudre, le thrips sur rosier ou la fatigue du sol en culture de Lisianthus. Pour cette culture stratégiquement importante du bassin hyérois, l'impact économique lié à la fatigue des sols peut être énorme. La station réalise des essais en bacs sur un substrat de faible profondeur (6 cm) pour permettre son remplacement régulier. Mais les résultats les plus prometteurs viennent des tests en culture aéroponique. Les plantes, maintenues en suspension dans une enceinte, sont alimentées par pulvérisation sur les racines d'une solution nutritive. La technique coûte moins cher qu'une production en plein sol avec désinfection vapeur. « Et elle est aussi plus ergonomique, puisqu'elle permet de récolter debout. » Reste à optimiser les coûts (électricité, entretien des pompes...) autour d'un dispositif transférable en entreprise. D'ores et déjà, le procédé mis en place à la station ne coûte que 8 euros le m2 ; on est loin des 400 à 500 euros de certains modules d'aéroponie vendus sur Internet !
Les portes ouvertes du Scradh, les 10 et 11 novembre 2016, permettront de découvrir ces essais et bien d'autres. La station en profitera pour fêter ses 30 ans d'activité.
V.V.
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