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AFPP Surveiller, prévenir et maîtriser pour protéger

La conférence organisée par l'AFPP a mis en avant les stratégies développées par les gestionnaires confrontés aux invasions biologiques, dans un contexte de diminution des solutions de traitement, ainsi que l'avancée des recherches.

La conférence organisée les 19 et 20 octobre à Toulouse (31) a dressé un tableau des problématiques d'entretien des espaces végétalisés, de la forêt aux jardins, en passant par les golfs, parcs ou bords d'autoroutes.

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Comme un certain nuage toxique qui ne s'est pas miraculeusement arrêté à nos frontières en 1986, les maladies et ravageurs ne s'arrêtent pas au seuil des jardins amateurs ou à la lisière des forêts. C'est pourquoi les événements comme celui organisé par l'Association française de protection des plantes (AFPP) à Toulouse (31), en octobre dernier, ont cet intérêt d'offrir un aperçu général des problématiques phytosanitaires touchant les espaces végétalisés, qu'ils soient naturels ou entretenus. Un peu plus d'une centaine de personnes étaient venues assister à la conférence sur l'entretien des jardins et espaces végétalisés et infrastructures (JEVI), qui a lieu tous les deux ans. Si le public était diversifié - recherche et développement (Inra, universités, Plante & Cité...), services de l'État et établissements publics (DGAL, Draaf, DSF, Anses...), Fredons, conservatoires botaniques nationaux (CBN), SNCF, réseau de transport d'électricité (RTE), sociétés d'autoroutes, quelques entreprises phytopharmaceutiques et sociétés d'application... - très peu de collectivités étaient représentées.

De la recherche à la pratique

Les interventions concernaient aussi bien des travaux de recherche que des mises en oeuvre pratiques sur le terrain, de la surveillance du territoire à la maîtrise des problématiques sanitaires. La détection d'insectes exotiques pourrait se renforcer dans les zones à risques d'introduction grâce à l'utilisation des pièges génériques. Pour les espèces invasives déjà présentes sur le territoire, les mesures d'éradication montrent leurs limites, comme pour le xylophage de quarantaine Xylosandrus crassiusculus. D'autres bioagresseurs laissent les acteurs de terrain démunis, pendant que la recherche avance à petits pas : les maladies de dépérissement du buis (Cylindrocladium buxicola...), la bactérie Xylella fastidiosa, ou encore la renouée du Japon et autres invasives. Certains ravageurs ressurgissent, comme le hanneton forestier Melolontha hippocastani, dont les pullulations amènent les gestionnaires de forêts à s'interroger sur l'avenir des plantations. Les expérimentations offrent des résultats prometteurs, par exemple contre la processionnaire du pin en favorisant la nidification des mésanges ; d'autres résultats sont plus lointains, comme la sélection de parasitoïdes oophages indigènes contre la chenille urticante ou Lymantria dispar. Pour la pyrale du buis Cydalima perspectalis, la stratégie actuelle intègre l'emploi de méthodes complémentaires de lutte aux différents stades du ravageur.

Qu'il s'agisse de parcs, de jardins familiaux, de forêts ou de bordures de voies ferrées, un point commun relie les gestionnaires de ces espaces diversifiés : la réglementation qui évolue vers une réduction de l'emploi des produits phytosanitaires. Avec pour corollaire la nécessité de mieux connaître la biologie et l'épidémiologie des bioagresseurs, de développer de nouvelles solutions alternatives, de sélectionner des variétés résistantes aux maladies et de mettre en place de nouvelles pratiques de conception et de gestion.

Valérie Vidril

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