Collectivités Le végétal dans la ville, atout de santé publique

Le végétal, quels bénéfices pour la santé et quels risques ? Tel était le thème du congrès d'Hortis. Des approches pluridisciplinaires associant professionnels du paysage et de la santé doivent être développées.

Daniel Boulens, directeur des espaces verts de Lyon (69), et Pascal Goubier, directeur adjoint patrimoine végétal à la métropole de Lyon, ont accueilli début octobre les adhérents d'Hortis pour leur congrès annuel. Les échanges ont porté sur les bienfaits du végétal pour le bien-être et la santé, et les politiques publiques à mettre en place pour permettre la pleine expression de ces bénéfices.En introduction, le docteur Sophie Pamiès, directrice de l'écologie urbaine de Lyon, a souligné que l'acception d'une vision élargie de la santé, à l'image de la définition adoptée depuis 1946 par l'Organisation mondiale de la santé qui la considère comme « un état de complet bien-être physique, mental et social », n'a vraiment pris le pas sur une approche biomédicale, prédominante depuis le XIXe siècle, que ces dernières décennies. Alors même que cette approche existait dans l'Antiquité ! Du XIXe siècle jusqu'à récemment, l'idée dominante était : la santé correspond à une absence de maladie et d'infirmité.

La « biodiversanté », valeur écosystémique ?Au-delà des interventions rappelant les diverses études et enquêtes menées sur les attentes citoyennes et les bénéfices apportés par le végétal en ville, l'intérêt majeur de ce congrès était ailleurs. Grâce à la présence de plusieurs médecins spécialistes des questions de santé publique, les échanges ont surtout permis de souligner la nécessité d'opérer des rapprochements entre techniciens et spécialistes de la santé, afin d'oeuvrer pour la mise en place de politiques publiques s'appuyant sur une approche globale de la santé et des compétences plurielles pour offrir des aménagements publics véritablement bénéfiques. Illustration a été faite à travers la présentation d'un outil, l'évaluation de l'impact sur la santé (EIS), qui permet d'analyser, durant la phase amont des projets, leur rôle potentiel sur la santé en tenant compte des divers déterminants qui interviennent sur celle-ci. Les effets négatifs n'ont pas été occultés avec un rappel des problématiques d'allergies aux pollens, de risques d'intoxication ou brûlures et une recommandation unanime, favoriser la diversité spécifique des plantations pour limiter les risques. Une ode à la biodiversité encouragée par Hugues Mouret, naturaliste et directeur scientifique de l'association Arthopologia qui milite pour le développement d'une nouvelle valeur écosytémique des espaces verts, la « biodiversanté ».

En marge du congrès, le conseil d'administration a procédé à son renouvellement avec le départ du bureau de trois « piliers » : . Roland-Marie Marceron, ancien directeur des espaces verts de Bourges (18);. Jacques Macret, directeur des espaces verts de Courbevoie (92);. et Thibaut Beauté, directeur général adjoint, pôle développement durable, solidarités et services urbains, à Cergy-Pontoise (95).

Légende photo : Les 5 et 6 octobre 2017, le congrès annuel d'Hortis - les responsables d'espace nature en ville - s'est tenu à Lyon autour « des espaces verts au service de la santé ». Outre les interventions en salle, les participants ont visité, entre autres, le nouvel écoquartier Confluence. (c)Yaël Haddad

Yaël Haddad