REGARD SUR Erica vagans : une belle palette estivale
Dotée d'une grande amplitude écologique et d'une longue floraison, la bruyère vagabonde, ou bruyère de Cornouailles, est une des meilleures en culture.
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À l'état sauvage, l'optimum écologique de la bruyère vagabonde correspond aux espaces chauds et secs proches de l'océan Atlantique, avec un air humide, un sol pauvre et complètement dépourvu de calcaire actif. Les landes basques, où elle forme en plein soleil de vastes et denses tapis, illustre sa préférence écologique. Beaucoup plus rare en s'éloignant des Pyrénées, cette espèce devient une discrète vagabonde, aux petites graines dispersées parfois au loin, coincées dans le pelage ou le plumage de certains animaux. Ses stations naturelles s'avèrent fort éparses et très variées : lisières et sous-bois clairs, fourrés de pentes argileuses et rocheuses, landes et marais tourbeux. Une bonne hygrométrie, un sol pauvre en éléments nutritifs et un drainage correct, rapprochent ces biotopes si différents. Elle atteint au moins le Morbihan, la Sarthe, la Sologne, l'Ariège, l'Aveyron, le Gard et l'Isère. Dans le nord de son aire, son indigénat est souvent douteux. Elle est protégée dans le Centre, l'Île-de-France, le Limousin, le Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire. Sa taille varie de 30 cm à 1 m. Plus compacte au soleil, elle forme un dôme aplati aux rameaux flexueux étalés, et aux jeunes pousses dressées. Les feuilles sont assez épaisses et serrées, d'une dizaine de millimètres de long, d'un beau vert franc. Son port et sa floraison sont meilleurs avec un bon ensoleillement. Les fleurs d'un rose plus ou moins soutenu s'épanouissent vers l'extrémité des pousses, entre juillet et octobre. Les cultivars sont d'un bel effet, avec des coloris blanc, rose et rouge.
Tolérant bien l'argile, voire le calcaire et l'humidité
Au jardin, la bruyère vagabonde accepte la plupart des sols, sauf ceux trop alcalins. Elle tolère les textures lourdes. Veiller à lui procurer néanmoins du confort lors des plantations dans les sols pauvres en sable. Amender largement le trou de plantation, à l'aide de matière organique bien décomposée (terreau de feuilles mûr...). Ajouter du sable. À défaut, utiliser des cailloux, ou quelques pierres. S'abstenir de tout apport d'éléments fertiles solubles, qui provoquent la mort des racines. La bruyère vagabonde peut intéresser de petites surfaces soignées comme des espaces plus extensifs, à condition de considérer sa niche écologique. Choisir des emplacements infertiles ou secs, de manière à mimer cette dernière et éviter trop de concurrence de la part des herbacées spontanées. Un paillage organique et quelques aspersions régulières favorisent aussi son installation.
Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)
(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.
Type de rameau favorable au bouturage. PHOTO : CHRISTOPHE CHAMBOLLE
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