REGARD SUR Eucalyptus stellulata : une australienne pour terrains lourds
Toujours cité dans les espèces adaptées au climat tempéré, cet eucalyptus bénéficie d'atouts considérables.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le feuillage juvénile d'Eucalyptus stellulata est formé de petites feuilles elliptiques ou orbiculaires, sessiles et opposées, pouvant être employées dans les bouquets. Les feuilles adultes sont lancéolées ou elliptiques, vert sombre à gris, retombantes, très denses sur le rameau, de 7 à 15 cm de long. Toutes les parties changent de couleur en fonction de l'âge et de la saison : les jeunes pousses sont brun pourpre lors de leur accroissement, tandis que les ramilles et pétioles virent au rouge sombre avec le froid. L'écorce, lisse et souple quand elle est jeune, change sans cesse d'aspect, passant par des tons blancs et gris, se marbrant de vert, de beige ou de rose, puis se détachant par longues lanières beiges. La base du tronc devient noire et fibreuse avec l'âge, très différente de la partie haute. La floraison blanche et hivernale est d'un très bel effet en climat doux. Sur un ou plusieurs troncs, le port du jeune arbre est en forme de colonne étroite régulièrement branchue de bas en haut. Sa hauteur atteint une douzaine de mètres en une décennie. Ensuite, il conserve l'essentiel de sa ramure, étend l'envergure de son houppier, formant un petit arbre pittoresque, à moins qu'un recépage, naturel par les grands froids, ou volontaire, ne vienne supprimer la partie aérienne. Sous le collet réside un lignotuber, organe de réserve riche en amidon. Il garantit l'apparition de tiges de remplacement surgissant de terre, vigoureuses et nombreuses, dans les mois suivant la disparition de l'arbre. Les utilisations potentielles de ce sujet résistant au froid sont donc diversifiées, en incluant la production d'un excellent bois de chauffage. Une pure fonction d'écran visuel permanent peut être obtenue par de jeunes tiges vigoureuses, recépées ou étêtées de manière récurrente, mais incomplète.
Adapté aux sols lourds
Répandu dans les régions d'altitude du Sud-Est de l'Australie, il se rencontre sur des sols alluviaux plutôt profonds et fertiles, et souvent à proximité de cours d'eau. Il supporte bien l'engorgement hivernal, tout comme la neige et le vent. Ces quelques indications écologiques orientent sur son utilisation, optimale sous l'influence atlantique, et envisageable jusqu'au climat de Paris, dans tout sol profond et dépourvu de calcaire actif. Un sol limoneux ou argileux profond lui convient particulièrement, en station aussi chaude que possible. Il est nécessaire de le planter jeune, au soleil, et de lui assurer un confort hydrique pendant deux ou trois ans, par une maîtrise de la concurrence herbacée ou par des arrosages. Une fois installé, de grands froids de - 10 °C, ou - 15 °C, selon leur durée et l'état de végétation du sujet, peuvent l'endommager. En cas de gel du tronc, les sujets dotés d'une bonne vitalité produisent, dès le printemps ou le début d'été, quelques tiges vigoureuses à partir desquels il sera facile de sélectionner un tronc, à moins de préférer le conserver en cépée.
Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)
(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :