Salon du végétal L'espace de vente new-look ne laisse pas indifférent

Une majorité de visiteurs enthousiastes mais quelques-uns franchement hostiles : le moins que l'on puisse dire, c'est que le concept-store réalisé et présenté par Chlorosphère à l'occasion du Salon du végétal, au mois de juin dernier à Nantes (44), fait partie des innovations qui ont le plus suscité de réactions.

Par ou pour les nouvelles générations

L'idée était triple : montrer l'évolution des modèles de distribution pour mieux les devancer, créer un espace neutre en termes de marques pour permettre la libre expression, et exprimer en conditions proches du réel les contraintes du commerce de végétaux en milieu urbain pour un consommateur ultra-exigeant.

Pour l'atteindre, Chlorosphère a recréé l'ambiance de l'atelier d'un expert botaniste féru de musique avec une collection éclectique d'objets que le cabinet de tendances a mis de longs mois à rassembler. « Alors qu'un engouement notoire et soudain pour les brocantes, puces et trocs monte exponentiellement sur le net, dans les commerces physiques, les collections empruntent des codes de rétro-chic », explique Manuel Rucar, fondateur de Chlorosphère.

Au milieu des papillons, poissons ou tortues, des vieilles valises ou des dentelles, les végétaux et les produits pour le jardin urbain étaient ainsi présentés dans un décor déroutant. Le concept est « imaginé par et pour les nouvelles générations ». Mais parmi les messages passés, celui de la nécessité de se pencher sur le retour du commerce de proximité est très fort. Les différentes thématiques abordées au Salon l'ont d'ailleurs montré. Dans la ville de Nantes, un magasin, Jane, surfe sur cette nouvelle tendance (visite guidée dans un prochain numéro du Lien horticole).

Les jeunes générations délaissent la voiture et n'ont plus les moyens de locomotion permettant de se rendre dans les jardineries de périphérie de ville. Ils sont à la recherche de commerces de proximité et le concept-store vise à répondre à cette attente. Les grandes enseignes de jardineries réfléchissent à cette évolution. La bonne nouvelle, c'est que le végétal y est fortement valorisé en prix. Au bénéfice du producteur ? Réponse dans quelques mois !

Pascal Fayolle