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Anniversaire MFR : du territoire local au réseau mondial

Des élèves scolarisés en bac pro « aménagements paysagers » à la MFR de Mauléon (79) ont présenté, dans le cadre de la fête des 80 ans des MFR, un slam voguant entre inquiétudes, rêves et espoirs. Une création qui reflète ce qui les hante et ce qui les anime en matière d'avenir professionnel.

Pas moins de 2 500 participants de 17 pays ont fêté les 80 ans des maisons familiales rurales. L'occasion d'esquisser des visions pour le futur : favoriser la mobilité et suivre ses rêves.

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Tout a débuté en 1937, il y a 80 ans. Il paraît donc loin le temps où des agriculteurs du Sud-Ouest se sont organisés pour créer un système scolaire mieux adapté à leurs enfants, afin que ces derniers restent sur leur territoire rural. Aujourd'hui et plus encore demain, les Maisons familiales rurales (MFR) misent et miseront sur un réseau d'écoles présents dans les cinq continents, pour que les jeunes répondent aux engagements citoyens et aux évolutions professionnelles. C'est en substance ce qui est ressorti de cet anniversaire célébré à travers des témoignages d'adultes et des animations menées par des jeunes, à La Rochelle (17), les 7 et 8 juillet dernier. Une fête qui a été retransmise, le 8 juillet, en live vidéo sur Facebook (https://tinyurl.com/ybfksgra).

La mobilité, dans le monde entier

Au départ, il s'agissait d'une dé-marche syndicale puis associative de parents, essentiellement dans le but de donner de l'appétit pour les études aux enfants d'exploitants (2), en particulier via des allers-retours réguliers entre l'école et l'exploitation, familiale ou lors de stages. Désormais, les MFR s'appuient sur le principe des séjours Erasmus +. Avec Laure Coudret-Laut, directrice de l'agence Erasmus + France, les MFR veulent renforcer la mobilité des apprenants, depuis 2014 en Europe et de plus en plus dans le monde entier. Dans l'idéal pour des séjours de plus de 3 semaines. Mais découvrir l'ailleurs, d'autres gestes, cultures et pratiques professionnelles n'est toujours pas facile au XXIe siècle... « Il faut quitter la famille, le territoire et la situation de confort pour aller travailler. Ces expériences ne sont pas des vacances », rappellent les organisateurs de séjours, qui confirment que la mobilité ne sera réussie que si elle est préparée en amont, ensuite suivie, puis analysée avec tous les acteurs du projet.

Par ailleurs, le travail préalable de réseautage (avec d'autres MFR ou des entreprises) et celui des formateurs sont des facteurs primordiaux. Les MFR s'entraident et vont s'appuyer toujours plus sur leur propre réseau en Europe et dans le monde, « car nous devons nous engager à aider les jeunes à bouger » et parce que la confiance est importante dans le choix des destinations, affirment les responsables des MFR.

Lors du 80e anniversaire, des représentants de 17 pays étaient de la fête à La Rochelle, chacun ayant pu formuler un témoignage et offrir un aperçu de la diversité des implantations des MFR sur les 5 continents. Pour confirmer cette nouvelle ambition de mobilité, et s'il fallait un exemple pour convaincre les plus introvertis des jeunes, cet anniversaire a été le prétexte pour inviter et écouter Jean-Louis Étienne, désormais médecin, auteur, et explorateur depuis 20 ans. Au début de sa scolarité, il avait été refusé en formation de menuiserie, contrairement à ses souhaits initiaux. Qu'à cela ne tienne, sa ténacité l'a mené sur une longue vie sinueuse, riche d'expériences et d'aventures, où rien n'a été évident. Son témoignage n'a pu que donner envie et confiance aux jeunes élèves paysagistes en bac pro « aménagements paysagers » à la MFR de Mauléon (79). Ceux-ci ont agrémenté la fête d'un slam voguant entre inquiétudes, rêves et espoirs, entre constats noirs et mots d'ordres optimistes, et une affirmation : « Le futur, c'est nous ! »

Jean-Louis Étienne, qui participe à de nombreuses interventions dans des lycées, leur a ainsi répondu : « Suivez votre lumière, ce quelque chose qui vous a fait rêver. Ce ne sera pas toujours facile. Il faut de la persévérance. On progresse par seuils, et il faut résiter à la tentation de l'abandon quand c'est compliqué. Souvent, c'est une rencontre qui éclaire les choix et indique sur quel chemin il peut être judicieux de s'engager. » La vie fait le reste. Jean-Louis Étienne est souvent amené à répondre à la question suivante : Quel métier choisir ? « Chacun a un capital en lui. À chacun de trouver la voie pour son existence. Persévérez sur le chemin de vos rêves. Et n'oubliez pas qu'il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir ! », a-t-il insisté auprès des jeunes.

Odile Maillard

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