Santé du végétal Les points de vigilance de novembre
Notre expert en protection des plantes, Éric Chapin, synthétise, pour ce début de mois, quelques observations sur l'état des plantations et recommandations de surveillance.
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Dans l'ensemble, les pressions parasitaires des ravageurs et maladies des végétaux d'ornement sont très faibles en cette saison. Avec le refroidissement des températures, les organismes nuisibles et utiles se préparent à passer l'hiver sous différentes formes (oeuf, chenille, larve, adulte, sclérote, pycnide, cléistothèce, etc.) et dans divers abris comme sous un rocher, de la paille (exemple des coccinelles), dans les anfractuosités des arbres (exemple de l'acarien du tilleul), sous les rhytidomes (tigre du platane), dans les feuilles tombées au sol (mineuse du marronnier), dans les tissus végétaux (champignons), dans le sol (otiorhynque), dans le bois (xylophages)... ou encore dans les cadavres d'insectes (certains champignons pathogènes). Il n'y a pas de règle, chaque organisme (nuisible ou utile) dispose d'une stratégie pour passer la période hivernale en fonction de sa propre capacité à résister aux températures froides ou négatives.
En cette saison, on peut encore observer des végétaux portant des taches d'oïdium, des feuilles de rosier infestées de rouille ou de maladie des taches noires, des feuilles et des tiges de buis atteintes de cylindrocladiose et/ou de Volutella, etc. Quelques actions de lutte peuvent être engagées comme le ramassage et la destruction (par broyage et compostage) des feuilles de marronnier, le retrait et la destruction des nids de processionnaires du pin à l'aide d'un échenilloir au cours des journées les plus froides, ou des applications de nématodes contre les larves d'otiorhynques sur les massifs infestés à condition que les températures du sol soient suffisamment élevées.
Lutte continue en Méditerranée
Certains parasites restent encore actifs sur les secteurs les plus cléments comme le littoral méditerranéen où de nombreux palmiers meurent chaque automne à cause du charançon rouge. De ces plantations, des centaines d'adultes (femelles) s'échappent pour fonder une nouvelle colonie dans d'autres palmiers. Autant dire qu'en Méditerranée, il est préférable de protéger les espèces sensibles (en particulier le palmier des Canaries) au risque qu'elles soient infestées et meurent l'année suivante.
Les agaves aussi sont victimes d'un charançon : le charançon de l'agave. Ce dernier restera dans les tissus quasiment inactif, jusqu'aux beaux jours où il se reproduira et infestera les agaves les plus proches.
Pour clore la liste des nuisibles méditerranéens, signalons l'arrivée de deux ravageurs qui risquent de faire parler d'eux d'ici quelques années : le scolyte Xylosandrus compactus, dont les foyers se multiplient dans les départements des Alpes-Maritimes et du Var, et une mineuse de feuille de yucca (Batrachedra enormis), dont l'installation dans le Var est avérée en milieu ouvert. Tous les deux sont disséminés par les échanges commerciaux et ils restent pour l'instant difficilement maîtrisables en situation de jardin.
À suivre !
Éric Chapin
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