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Agriculture urbaine Villes nourricières, vers l'autonomie alimentaire ?

Comme ici à Paris, les toits et les terrasses des zones urbaines se transforment de plus en plus en espaces de culture. Fruits et légumes s'y développent et assurent aux habitants une partie de leur consommation alimentaire.

À Lyon (69), un colloque a restitué les grands enjeux de la production de fruits et légumes en ville. Un suivi des terres et des productions est annoncé.

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Le séminaire organisé par le Master Éthique et développement durable de la faculté de philosophie et l'Institut de droit de l'environnement (IDE) de la faculté de droit, le 13 janvier à l'université Lyon III, a permis d'appréhender avec l'intervention de philosophes, de sociologues, de juristes, la notion de ville nourricière au sens large, de l'agriculture urbaine et périurbaine, aux jardins familiaux, en passant par les initiatives qui fleurissent au pied des immeubles où les légumes remplacent les pelouses.

Alors que les citadins ont un rapport à la nature de plus en plus fort, l'opposition entre ville et campagne tendrait encore à s'atténuer avec le concept de ville nourricière et l'expression en vogue d'agriculture urbaine, qui regroupe deux notions difficilement compatibles jusqu'alors. Les zones urbaines pourraient produire tout ou partie de leur alimentation, mais pourra-t-on y parvenir selon les modes de consommation actuels ? Et comment peuvent se développer des villes autosuffisantes, sur un modèle industriel hors sol, comme les fermes verticales (le terme d'agriculture est-il approprié pour les désigner ?), ou sur un modèle proche de l'agroécologie mis en avant par la loi d'avenir du 13 octobre 2014 pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt ? Une insertion de l'agroécologie en ville viserait d'abord à recréer le lien entre l'être humain et la terre, mais dans ce cas, comment trouver la surface suffisante ? Car on se heurte rapidement au problème de l'artificialisation des sols. Des sols inertes, tassés, délimités par des masses imperméables et souvent contaminés sont-ils vraiment aptes à la production d'une nourriture saine et savoureuse. Tels sont les points qui ont été abordés à cette occasion.

Suivre les jardins installés sur des sites pollués

Le projet JASSUR (Jardins ASSociatifs Urbains) propose d'éclairer de façon interdisciplinaire les fonctions, les usages, les modes de fonctionnement, les avantages ou les dangers potentiels qu'induisent les jardins associatifs au sein des villes avec, entre autres, une caractérisation bio-physico-chimique des sols et des produits issus de ces lieux. La question des risques potentiels de pollution dus au contexte (les jardins sont souvent aménagés sur des espaces qui ont pu, par le passé, être exposés à une ou plusieurs sources de contaminations) est ici centrale, car elle peut contrarier l'idée d'une production alimentaire, et elle engage la responsabilité des collectivités qui mettent des parcelles à disposition. Les jardiniers qui produisent des légumes sur ces terrains ne sont pas tous conscients de ces problèmes. Les positions sont d'ailleurs très contrastées sur ce sujet y compris au sein d'un même jardin.

En Russie, où 50 à 70 % des citadins possèdent un jardin de 300 à 1 000 m², la participation des jardins urbains à la production alimentaire n'est pas une utopie. En période de difficulté financière comme dans les années 1990, le jardinage des citadins a fourni environ le tiers de la production russe de pommes de terre, de fruits et de légumes...

Claude Thiery

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