Le tamaris contre vents et marées

On peut planter le tamaris en haie libre, mais également en bosquet ou en sujet isolé pour abriter une façade de maison ou un petit jardin. Dans tous les cas, son feuillage fin et dense constitue pendant la période végétative un rideau protecteur ou brise-vent de premier ordre en zone côtière ou venteuse de l'arrière-pays, limitant l'érosion des sols.

Des taxons variés...

Le genre Tamarix (Tamaricacées) comprend environ 90 espèces, ainsi que des variétés et cultivars, notamment appréciables pour assurer une succession de floraisons du début du printemps à la fin d'été. Ce sont tous des arbustes ou des petits arbres de 5 à 8 m de hauteur à feuillage caduc, de forme arrondie sur 2 ou 3 m de large voire davantage, dont la frondaison est légère. Les rameaux fins, dressés ou retombants, sont garnis de ramilles portant de très petites feuilles alternes, molles, squamiformes, se recouvrant les unes les autres en partie (semblables à celles de certains conifères). Les fleurs minuscules, blanchâtres ou roses selon les taxons, accompagnées de bractées, sont disposées en courts épis formant d'élégants panaches. La floraison est généralement de longue durée. Elle s'épanouit soit au printemps sur le bois de l'année précédente, avant l'apparition des feuilles (T.africana, T.hoehnackeri, T.juniperina, T.parviflora, T.tetrandra), soit en été sur le bois de l'année (T.canariensis, T.hispida, T.gallica, T.odessana, T.pentandra, T.ramosissima). Mais il peut y avoir des variations dans la période de floraison suivant les zones pédoclimatiques. Par exemple, T.africana fleurit souvent l'été dans le Midi.

...pour des milieuxassez difficiles

Le principal intérêt du tamaris, hormis son attrait ornemental, est sa capacité à s'implanter dans des milieux plutôt hostiles à l'existence de nombreux arbustes ou petits arbres, venteux, sableux et salés. Originaire de régions chaudes ou steppiques selon son espèce, mais en tous cas héliophile, il colonise les sols sablo-humifères humides, les zones sablonneuses très ensoleillés à végétation rase, les côtes rocheuses escarpées et érodées par l'action des vagues, les dunes de sable généralement instables, où les plantes doivent s'adapter à l'eau salée, au vent soutenu et aux embruns, les prés humides proches des littoraux, les zones de delta (Camargue) et des étangs littoraux, sous l'influence de la nappe d'eau salée. On rencontre le tamaris sur les façades de la Manche, de l'Atlantique, de la Méditerranée et dans de nombreuses îles (Chausey, Belle-île-en-Mer, Ré, Oléron, Aix, Noirmoutier, Yeu, Port-Cros, Porquerolles, Corse...). Il est possible d'ajouter à cette liste de biotopes, le milieu urbain, fortement anthropisé, où le tamaris peut se développer avec succès si le sol et le microclimat lui conviennent.

Jérôme Jullien