Dans un contexte particulier, la Tous saint 2018 marque le pas
Malgré un 1er novembre bien placé dans la semaine, les produits n'ont pas manqué, alors que les mises en culture avaient baissé. Telles sont les dernières indications de Médioflor-Lien horticole pour la Toussaint 2018.
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Les mois du printemps de cette année, mars, avril, et mai ont été riches en événements météorologiques marquants : précipitations abondantes (notamment sur les régions méditerranéennes), épisodes tardifs de neige en plaine, déficit d'ensoleillement, nombreux orages, mais aussi pics de chaleur accompagnés d'un soleil très généreux sur la moitié nord. L'été 2018 a été marqué par la persistance quasi continue de températures supérieures aux valeurs saisonnières et par une vague de chaleur exceptionnelle qui a concerné l'ensemble du pays du 24 juillet au 8 août. Malgré quelques rafraîchissements ponctuels principalement en juin et en août, les températures sont généralement restées supérieures aux normales, notamment sur un large quart nord-est où elles ont souvent été de 2 à 3 °C au-dessus de ces normales. Pour les mois de septembre et octobre, un très beau temps a dominé une large moitié nord, seul le sud du pays a été marqué par des passages pluvieux parfois très intenses et pour le reste du pays, ce n'est que fin octobre que l'on voit arriver un début de temps de Toussaint. C'est cette conjoncture météo qui a limité le développement des maladies cryptogamiques, les producteurs ont vraiment mouillé la chemise pour pallier les besoins d'arrosages occasionnés par les fortes chaleurs, mais en dehors de quelques floraisons un peu tardives, la qualité était très satisfaisante.
Un calendrier favorable à une vente étalée
La Toussaint tombant un jeudi cette année, les approches logistiques et les réassortiments ont été facilité. Les ventes ont pu s'étaler tout au long du week-end qui a suivi et se sont lentement prolongées jusqu'au 11 novembre.
Les demandes de livraison de la part des points de vente n'ont vraiment démarré que dans les 15 derniers jours avant la Toussaint. Fin septembre et durant la première quinzaine d'octobre, les ventes ont été décevantes. Les produits à petits prix ont été vendus en premier et dans une partie des points de vente, des demandes de réapprovisionnement ont été demandées le jour du 1er novembre.
Chez les producteurs, les quantités globales produites ont été moindres, ou identiques aux mises en culture de 2017 selon les régions et les tailles d'entreprise. Les importations, principalement celles de Hollande et de Belgique, ont été sensiblement identiques à celles de l'an dernier. Le chrysanthème de Toussaint marque donc le pas.
Des ventes variables selon les circuits de distribution et les régions
Dans le sud de la France, le tassement des ventes a été causé, la dernière semaine avant la Toussaint, par un très mauvais temps et malheureusement des inondations ont gravement touché des producteurs dans l'Aude et dans l'Hérault. Dans le reste du pays, la météo n'a pas pénalisé les ventes, sans qu'elles fassent preuve d'un dynamisme débordant. Elles ont lentement subsisté jusqu'au 11 novembre.
Pour la première fois depuis des années, les producteurs détaillants sont moyennement satisfaits. La vente des quantités produites, pourtant identiques ou inférieures à celles de l'an passé, a démarré tard, sauvée par les cérémonies du centenaire de l'armistice.
Les fleuristes ont perdu beaucoup de parts de marché, les produits sont plus chers mais mieux travaillés que dans les autres circuits de distribution. Pour les fleuristes, la Toussaint est un marché de commande et non plus un marché d'étalage. C'est en proposant des services ajoutés qu'ils pourront encore conserver une petite part des ventes.
Les points de vente en grande distribution ont bien passé les quantités commandées, mais les prix étaient vraiment très tirés. Le chrysanthème reste un produit d'appel, toujours en promotion, avec un prix de référence très bas, qui installe dans l'esprit des consommateurs un indicateur qui influence le niveau des prix des autres circuits de distribution, quelles que soient la taille ou la qualité des plantes proposées sur le marché.
Les jardineries spécialisées et les LISA offrent la largeur de gamme la plus étendue avec des efforts de présentation, mais les résultats n'ont pas toujours été à la hauteur des espérances. Paradoxalement, ce sont les articles à petits prix et les quelques gros sujets proposés, puis les compositions de plantes en mélange soigné qui ont retenu l'attention des consommateurs. Au détriment du milieu de gamme, jardinières et coupes de chrysanthèmes classiques. Le panier moyen n'a pas évolué. Et pour cause, les rayons chrysanthèmes étaient coincés entre un rayon de Noël envahissant et un rayon produit frais attirant...
Évolution de la gamme proposée
Avec une clientèle de plus en plus sensible aux petits prix, surtout en zone urbaine, et les promotions de la grande distribution comme référence, ce sont les multifleurs et les pomponnettes qui ont été le plus vendus lors de ce dernier week-end d'octobre, nécessitant parfois un réapprovisionnement pour le 1er novembre. La demande s'est portée principalement vers la couleur jaune.
Les plantes en trio de couleurs, les nouvelles variétés avec des fleurs bicolores, ou des formes de fleurs non conventionnelles ont trouvé leur public.
Les quelques chrysanthèmes éboutonés à trois, cinq ou plus de grosses fleurs se sont vendus, mais il n'en fallait certainement pas plus.
Ce que les clients ont surtout apprécié, ce sont les jardinières ou les coupes de mélange de plantes en composition soignées, tendance ton sur ton, aspect un peu moderne.
Ce qui est resté en dernier dans les rayons, ce sont les jardinières ou les coupes de chrysanthèmes mono-couleur à prix intermédiaires.
Les ventes de cyclamens n'ont pas été à la fête en raison des fortes chaleurs qui ont persisté, surtout au nord-est du pays.
Les ventes de bruyères se sont bien déroulées quand elles étaient en composition de plantes, plus difficilement pour les présentations classiques.
Trouver de nouveaux débouchés pour redynamiser le marché
Globalement, les ventes de la Toussaint ont marqué le pas en 2018. Les initiatives entreprises en 2017 pour diversifier les ventes se sont un peu étendues cette année dans les milieux urbains tendance. l'Office hollandais des Fleurs a introduit le Día de los Muertos (jour des morts) à Paris. Une autre façon, plus joyeuse, de vivre cette journée, en donnant aux fleurs une importance particulière, en conférant un caractère plus festif à cet événement. Mais c'est dans d'autres utilisations, comme le fleurissement automnal des balcons et terrasses et les monuments et parterres urbains, que se trouve la solution. C'est à l'ensemble de la profession qu'incombe la tâche de faire bouger les mentalités.
Brand Wagenaar, Médioflor.
Le service en plusLes fleuristes ont perdu beaucoup de parts de marché. C'est en proposant des services ajoutés qu'ils pourront encore conserver une petite part des ventes. B.W.
Le milieu de gamme boudéLes jardineries spécialisées et les LISA offrent la gamme la plus étendue avec des efforts de présentation, mais les résultats n'ont pas toujours été à la hauteur des espérances. B.W.
Sans valeur ajoutéeLes points de vente en grande distribution ont bien passé les quantités commandées, mais les prix étaient vraiment très tirés. B.W.
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