IPM à Essen : Un succès toujours au rendez-vous
37 éditions et un succès qui ne se dément pas : les organisateurs d’IPM* à Essen en Allemagne tiennent bon, agrandissent encore, alors que tant d’autres salons sont tombés. Avec 1 546 exposants de 46 pays, environ 53 000 visiteurs, il reste incontournable, complet, dynamique, mondial, reflet des tendances et des innovations techniques, végétales, florales...
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« IPM reste le premier salon horticole, et loin devant tous les autres » : cet avis est quasi unanime pour les exposants rencontrés durant cette édition 2019, qu’ils soient Français ou étrangers. Cette appréciation vaut pour l’horticulture ornementale, et pour les entreprises qui souhaitent se faire une place ou développer leurs activités à l’international : « ici vient toute la clientèle mondiale ! ». «IPM lance la saison commerciale. Et nous y avons même vu les acheteurs français des centrales d’achat ! », témoignent satisfaits plusieurs exposants.
Tous reviendront l’année prochaine, signe d’une vraie fidélité. Même si une durée de 4 jours semble désormais un peu trop long.
Pépinière : des plantes « écolo » et gustatives
Dans les halls consacrés aux entreprises de végétaux, il est impressionnant de voir comment le marketing s’impose sur de très nombreux stands. C’était déjà le cas depuis longtemps pour les plantes de floriculture, cela le devient en force pour la pépinière. Au-delà des chromos, des kakémonos et des posters, la pépinière s’affiche – elle-aussi – soucieuse de l’environnement.
Les plantes favorables aux abeilles et autres pollinisateurs, sont mises en avant.
Le végétal plaisir pour la famille est mis en images et en situation, très souvent avec des enfants sur les visuels.
Et pour attirer l’attention, les plantes de pépinière, toujours, montrent désormais leurs atouts culinaires. Les petits fruits, en particulier, sont accompagnés de recettes.
Décorum faisait goûter une glace au laurier sauce et une au curcuma.
Grand succès aussi pour le rosiériste Peter Cox de Pheno Geno Roses, très original (au sens positif du terme) ; Il s’est engagé – il y a 10 ans seulement - dans l’hybridation de roses « réellement » comestibles, une gamme lancée depuis à peine 2 ans sous la collection Taste Of Love Rose. Sur son stand, mercredi 23, Eveline Wild, chocolatière autrichienne célèbre à la télévision, a fait déguster des bonbons et chocolats à la rose. Jeudi 24, Theo Clevers, glacier champion néerlandais, faisait découvrir les saveurs des roses dans des glaces. Nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement sur cette démarche.
Hors pépinière, toutes les herbes aromatiques et épices exotiques, les plants maraîchers à faire germer, sortent de l’anonymat et cherchent à titiller les papilles.
Les patates douces se font décoratives et gustatives à la fois, avec force couleurs de chair et recettes faciles à tester.
Les tomates cerise, poivrons et autres piments doux attirent par leurs couleurs vives, et sont complétés par de plus en plus de minilégumes, décoratifs et à croquer… une gamme pour le fun et le « snacking », adaptés à la tenue en pots sur un balcon ou dans un patio.
Glaces au laurier sauce ou au curcuma, distribuées toute la journée sur le stand Decorum. ©Odile Maillard
Des pots glossy aux techniques high tech…
Une quinzaine de scènes, végétalisées, ont permis aux visiteurs de découvrir des tendances fortes illustrant l’évolution de nos secteurs. Qu’il s’agisse des technologies high tech capables d’analyser le fonctionnement et les besoins des plantes, aux exemples de minijardins (pour l’intérieur et pour l’extérieur sur la tendance « Urban »), qu’il s’agisse de la mise en scène des plantes en magasin pour aider le consommateur ou des poteries qui se mettent à la mode « Glossy » pour être plus jolies, et donc plus attractives…
Ces tendances prenaient plus d’intérêt encore via les explications passionnées du styliste Roméo Sommers. Très pragmatique, ce tendanceur qui se définit lui-même comme stratège et développeur de concepts se met à la portée des consommateurs. Il invite la profession à se remettre en cause, notamment dans la mise en scène des magasins.
L’autre force d’IPM, c’est d’avoir su attirer, de très longue date, les grandes stars de l’art floral, les organismes professionnels, et un concours qui tous montrent, eux-aussi, les tendances du moment en fleuristerie, que soit par les couleurs, les formes de fleurs, les styles d’arrangements floraux. Autant d’exemples dont tout fleuriste ou responsable de magasin peut s’inspirer très concrètement.
Un pôle France dans 2 halls
Sur 17 pays qui se montraient sous une bannière nationale, la France est toujours bien présente, avec 21 exposants au total, sur un pôle pépinière et sur un pôle horticulture. Bien visibles sous leur tour Eiffel et avec le message « Made in France, Made with Love / arbres et fleurs créés et cultivés avec amour ». Pris en charge par Val’hor pour l’aide logistique « clé en main », les exposants français de ces deux pôles « ne doivent avoir à s’occuper que de leur activité commerciale ». La convivialité est chaque année au rendez-vous, notamment via un cocktail ouvert à tous les visiteurs, avec dégustation de spécialités locales apportées par chaque stand.
Pour les entreprises qui souhaiteraient exposer à IPM, le succès du salon fait qu’il n’est pas facile d’obtenir un stand, mais ne pas hésiter à contacter l’interprofession Val’Hor.
« Le pire des maladies que vous ne voudriez pas avoir dans vos cultures ! »
C’est ainsi qu’un des chercheurs explique les démonstrations mises en lumière dans l’espace dédié à la recherche en horticulture. Cette année, il s’agissait de ce qui se passe dans le sol et les substrats. Un jeu de plantes tête en bas, en partie cachées, présentait les divers types d’enracinements. Mais surtout une quinzaine de maladies cryptogamiques qui se développent dans le sol. Habituellement, on connaît ou reconnaît les symptômes (ou plus souvent les dégâts) sur les plantes. Là, les chercheurs montraient, dans des boites de pétri, comment ces parasites se propagent, leur forme, leur couleur… Une vraie exposition didactique et utile.
Le recrutement : un gros souci, en Allemagne aussi
A l’exemple des pépinières horticoles Friderich, qui affichait sa volonté de recruter un salarié horticole, le recrutement est un gros souci dans les entreprises de production horticoles. « Toutes les branches cherchent des employés. Mais nous ne pouvons rien contre des secteurs concurrents comme l’industrie. Les salaires y sont plus attractifs ». La Gärtnerai Friderich ne cherche pas moins qu’un ouvrier horticole, un chauffeur, un vendeur, et une personne pour le bureau… qui parle français car l’entreprise est située à la frontière allemande près de Colmar.
Les organisateurs d’IPM font chaque année place à l’emploi horticole. Cette année, des panneaux d’affichage d’offres étaient placés dès l’entrée. L’association des jeunes horticulteurs est toujours présente pour témoigner et donner envie de venir dans nos métiers.
Nb : les plantes primées lors de différents concours seront présentées dans le prochain mensuel (Lien horticole de mars 2019).
*il s’est déroulé du 22 au 25 janvier 2019, au parc des expositions Messe Essen
Plus d’informations sur le marché horticole allemand et ses caractéristiques sur http://www.medioflor.com/2019/01/visite-du-salon-international-horticole-ipm-a-essen/#more-1435
Odile Maillard
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