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Agriculture urbaine Deux journées d’échanges à Marseille

Le Talus, ferme urbaine participative à Marseille, cultive fruits et légumes et organise en parallèle de nombreux événements sur son terrain. ©Léna Hespel

La deuxième édition des journées des Agricultures Urbaines (AU) en Méditerranée a rencontré un franc succès les 15 et 16 octobre 2019 à Marseille. Nul doute que de nouveaux projets germeront des ces rencontres.

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Porteurs de projets, chercheurs, étudiants, élus… les participants à ces journées étaient nombreux. Trop même pour la salle réservée. Les organisateurs (1) ont dû clôturer les inscriptions pour respecter le nombre de places disponibles. Preuve que le sujet de l’AU est devenu incontournable, alors même qu’il était au mieux ignoré, sinon méprisé, il n’y a pas si longtemps.

Parmi les agriculteurs urbains ou porteurs de projet qui ont témoigné lors de la première journée consacrée à des tables rondes, aucun n’avait de formation en agronomie ou agriculture, ni même en biologie. Ce sont quasi-exclusivement des personnes en reconversion, ayant très souvent fait de longues études mais aussi très éloignés du monde agricole.

Ces profils particuliers réinventent l’agriculture. Ils sont à la recherche de nouvelles solutions et d’autres modèles économiques. Souvent par nécessité, puisque la seule production sur de très petites surfaces de fruits et légumes, ou plus rarement de fleurs, ne permet pas de vivre. Cette profusion d’idées, parfois bonnes parfois mauvaises, ouvre de nouvelles perspectives. Et laisse entrevoir de nouvelles façons de cultiver et de vendre qui pourraient être appliquées au monde rural.

Agriculteur urbain, un parcours du combattant

La première journée été consacrée à des tables rondes. La première faisait la part belle à des initiatives d’agriculture urbaine. Trois agriculteurs urbains installés et un encore en phase de projet ont témoigné des opportunités, modèles économiques et difficultés rencontrées. Parmi les difficultés à anticiper, la phase de démarrage est souvent très longue, notamment pour trouver un terrain où s’installer (souvent plus d’un an). Autre souci constant, trouver un modèle économique viable. Bien souvent, les projets additionnent trois sources de revenus : la vente de la production, la transformation de la production et les services qui gravitent autour (formations, ateliers, événementiel…).

La dernière table ronde de la journée se focalisait sur les évolutions de l’AU ces dernières années et ses éventuelles dérives. Anne-Cécile Daniel, coordinatrice nationale de l’AFAUP (Association française d’agriculture urbaine professionnelle) a notamment rappelé que le métier d’agriculteur urbain est un métier difficile et que s’installer est souvent un parcours du combattant. « Et attention au greenwashing, on ne va pas résoudre tous les problèmes de la ville avec l’agriculture urbaine ». Elle note aussi que dans certaines situations ou sur certains sites, il vaut mieux faire autre chose que de l’agriculture urbaine, par exemple des parcs urbains.

Pour la deuxième journée, les participants pouvaient, au choix, suivre des ateliers et une table ronde sur les aspects juridiques et réglementaires de l’AU, ou visiter des fermes urbaines à Marseille.

Parmi les visites proposées : Le Talus, ferme urbaine participative de 5000 m² ; la future micro-ferme Capricorne ; la ferme pédagogique du Roy d’Espagne ; le lycée des Calanques, qui se lance dans un projet de potager pour fournir en légumes les cantines de deux établissements à Marseille ; et le Paysan Urbain, spécialisé dans les micro-pousses.

Léna Hespel

(1)L’événement était organisé, entre autres, par l’Avitem (agence des villes et territoires méditerranéens durables), la cité de l’agriculture de Marseille, l’institut technique Astredhor, et l’Afaup (Association française d’agriculture urbaine professionnelle).

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