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La nature expliquée aux touristes La garrigueUs et coutumes méconnus

Le site du pont du Gard, qui accueille chaque année plus d’un million de touristes, présente une facette méconnue de la garrigue à travers un parcours qui met en avant les végétaux ayant marqué, et marquant encore, la vie du Languedoc et du Roussillon.

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Les innombrables touristes venant passer quelques jours de détente ensoleillés dans le désormais ex-Languedoc-Roussillon ne voient souvent dans la végétation locale, la garrigue, qu’une masse végétale peu accueillante soumise aux incendies, au soleil cuisant de l’été ou au mistral parfois violent en hiver. Ce premier regard n’est d’ailleurs pas totalement faussé, l’essentiel de la palette végétale se développant sur ces terres calcaires (le même type de végétation sur des terres siliceuses est un maquis, comme en Corse, par exemple) qui bordent la Médi­terranée à l’ouest du Rhône étant épineuse, arbustive, vite inextricable et impénétrable. Surtout vue de voiture sur l’autoroute ou du TGV ! Pourtant, pour peu qu’on s’y penche de plus près, cette végétation est plus diverse et intéressante qu’il n’y paraît, et surtout, elle a permis, pendant des siècles, d’accueillir et de nourrir les populations locales et les animaux qu’elles élevaient. C’est cet aspect de la garrigue que le site du pont du Gard met en avant sur l’un des espaces aménagés autour du célèbre viaduc, baptisé « Espace de garrigue ». Sur une promenade d’un bon kilomètre, le visiteur découvre les plantes qui ont façonné et nourri la région. Avec évidemment la vigne, le Languedoc-Roussillon étant le plus grand vignoble français par sa superficie, l’olivier, le chêne vert, des essences omniprésentes et faciles à identifier.

Les chênes verts n’ont jamais été aussi gros !

Mais la visite met aussi en valeur le mûrier, longtemps planté le long des champs pour alimenter les vers à soie, qui ont, à une époque, fait la richesse de la région. Ou les céréales, cultivées entre les rangées d’oliviers. Des panneaux expliquent au visiteur comment le paysage a évolué : il y avait des forêts exploitées, des prairies où paissaient les moutons, des champs que l’on cultivait. Au début du XXe siècle, ce type d’exploitation n’est plus pratiqué, et la garrigue, puis les chênes verts, ont refermé­ les milieux. En conséquence, ces Quercus ilex n’ont jamais été aussi gros, rappelle un panneau consacré à cette espèce particulièrement adaptée au climat et aux sols de la région. « C’est qu’il fallait du bois avant l’arrivée du pétrole ! » rappelle-t-on au visiteur. On coupait donc les chênes tous les vingt ans pour alimenter les fours, construire et chauffer les maisons. Aujourd’hui, les sujets de cette essence ont pris une ampleur considérable, qu’un habitant au XVIIIe siècle n’aurait pu constaté ! Elle permet d’accueillir dans ses racines la truffe, que la région produit désormais en relative abondance. Mais auparavant, le chêne vert alimentait les charbonnières pour fabriquer le charbon de bois, un autre usage présenté sur place. On rappelle enfin que si les oliviers sont aujourd’hui souvent en déshérence dans la région, pas moins de 18 variétés ont été cultivées sur le site du pont du Gard, dont le plant de Collias, devenu la picholine, l’espèce emblématique de la région de Nîmes. Une olive qui donne une huile réputée qu’il est de plus en plus facile de redécouvrir dans la région !

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