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Lespromoteurs, une diversification pour le paysage

Comment faire évoluer son portefeuille client ? Une matinée d’Échospaysage Auvergne-Rhône-Alpes a permis à l’entreprise locale Duc et Préneuf de présenter son expérience avec des promoteurs immobiliers.Claude Thiery

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Crée en 1988, Duc et Préneuf est une entreprise dédiée à l’aménagement et l’entretien des espaces extérieurs. Elle compte actuellement cent cinquante collaborateurs répartis sur trois implantations régionales et 38 % de son chiffre d’affaires est réalisé auprès des promoteurs immobiliers. L’entreprise travaille avec tous les promoteurs locaux et nationaux. « C’est un marché important au niveau national, estime son directeur, Gaspard de Préneuf. Ce sont près de 135 000 logements qui sont livrés chaque année par les promoteurs. Ce type de clientèle­ nous permet de diversifier notre portefeuille client, en complément des marchés publics. Ce sont des marchés contraignants mais stimulants, très différents des chantiers publics. »

Pour limiter les problèmes de coordination entre les différents corps de métier­, Duc et Préneuf prend en charge l’ensemble des travaux extérieurs : terrassement, voiries et réseaux divers (VRD) et espaces verts. La procédure de consultation des entreprises est sensiblement différente des marchés d’appels d’offres publics, à savoir qu’en général, seulement six ou sept entreprises sont consultées en amont, trois sont retenues dans un premier temps sur un critère essentiellement financier.

Arrive alors une phase de négociation, où il s’agit d’optimiser techniquement le projet pour réduire le budget tout en respectant au maximum le travail de l’architecte ou de l’architecte paysagiste et toutes les bonnes intentions du départ. « Nous devons proposer des adaptations techniques en essayant de dénaturer au minimum le projet initial. L’attribution finale se fait avant tout sur un critère financier­, mais on note de grosses différences sur le suivi des dossiers d’un promoteur à l’autre », poursuit Gaspard de Préneuf. Une des difficultés de ces chantiers concerne la mise en place des phases et des délais : l’intervention est souvent décalée dans le temps par rapport aux dates prévues.

Bien établir les phases du chantier, un enjeu majeur pour sa réussite

« On ne sait jamais quand on va démarrer. De plus, en espaces verts, on intervient en fin de chantier, avec un problème de respect des phases avec les façadiers, par exemple, ce qui oblige à protéger les ouvrages, entraînant des coûts supplémentaires qu’il est difficile de récupérer. Enfin, quel que soit le jour de démarrage des travaux, la date de livraison reste inchangée. On court toujours après les délais, il faut renforcer les moyens humains pour réduire le temps du chantier, avec tous les aspects liés à la sécurité (personnels supplémentaires, plusieurs entreprises intervenant en même temps…). La date de réception des travaux est la même pour tous les corps de métiers ce qui signifie qu’il faut aussi parfois assurer l’entretien des espaces verts jusqu’à cette date. Nous devons répondre aux exigences du marché mais aussi aux clients futurs propriétaires. Un quitus de réception de travaux doit être signé avec chacun d’eux. Un avantage par rapport aux chantiers publics est la possibilité d’adaptations techniques en cours de chantier, mais il reste très difficile de se faire payer ces prestations supplémentaires. » Quant à la garantie­, l’entreprise chiffre toujours un an d’entretien, mais c’est rarement retenu. C’est la régie qui reprend généralement à son compte l’entretien et choisit l’entreprise. Aussi, il peut y avoir un délai relativement long entre la réception et la première intervention d’entretien, ce qui peut poser un problème au niveau des garanties­.

« Ces dix dernières années, on note une amélioration croissante de la qualité des logements, avec une plus forte sensibilité écologique, (charte chantier vert, gestion des eaux pluviales sur la parcelle, aménagements d’espaces partagés). Mais on note aussi une forte disparité entre les promoteurs et une dégradation de l’organisation et de la coordination des chantiers au niveau de la maîtrise d’œuvre. »

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