« Offrez des fleurs à votre jardin ! »

Angers, berceau de la production horticole française, préfecture de Maine-et-Loire, ne sera pas la dernière grande agglomération à avoir sa jardinerie de cœur de ville. En mars dernier, Clémentine Bergue, qui connaît bien la filière pour avoir longtemps travaillé dans le jeune plant horticole, a ouvert « Hortelli, petits jardins & beaux objets » à dix minutes à pied du centre-ville et de la gare, au sein du quartier La Fayette-Eblé. Sa promesse : être une boutique-jardin destinée à « embellir les espaces urbains ». Un magasin qui a été récompensé en juin à Jardins Jardin dans le cadre du concours Green Boutique, initié l’an dernier par l’Agence Garden_Fab Lab (lire l’encadré).

Des plantes assez fortes pour un effet immédiat

C’est dans un ancien magasin de bricolage entièrement rénové qu’elle­ propose ses végétaux et ses pièces de déco, mais aussi tout ce qui tourne autour du végétal : outillage, engrais, contenants et terreau… Le magasin de 150 m², avec une cour à l’arrière de 60 m², est idéalement situé dans une rue passante, dans un quartier où se tient deux fois par semaine l’un des gros marchés d’Angers. L’idée est que les clients­ puissent venir à pied ou à vélo, voire en tramway, dont un arrêt est très proche. Toutefois, deux places de stationnement réservées devant le magasin facilitent la vie de ceux qui viennent d’autres quartiers ou de ceux qui repartent un peu lourdement chargés !

L’offre de végétaux du magasin est exclusivement tournée vers l’extérieur, « parce que c’est ce que j’aime, ce que je connais, et parce que c’est dans ce domaine que s’exprime le mieux la production fran­çaise ». C’est bien là l’un des axes choisis­ : les plantes de terre de bruyère viennent de Bretagne, mais les autres végétaux sont cultivés par de nombreux producteurs locaux. Pour les objets aussi : les bougies à grosse mèche qui éclairent le jardin sont produites en France, tout comme les coussins d’extérieur, fabriqués dans le Bordelais. Le magasin propose aussi un peu de vaisselle (à condition que les motifs aient une connotation végétale !).

La gamme de végétaux est composée exclusivement de plantes assez « fortes », qui donnent un effet immédiat indispensable pour une clientèle urbaine qui recherche du prêt-à-poser, en pot de 10 pour les plus petites, mais plutôt dans des dimensions plus imposantes. L’idée est aussi de proposer des plantes de saison, des variétés « qui sont des valeurs sûres, originales et esthétiques, à développement modéré, adaptées aux petits espaces », précise Clémentine Bergue, qui recherche aussi « des productions de qualité respectueuses de l’environnement ». La gamme de plantes de jardin est complétée par des graines et des aromatiques, des variétés de légumes « snacking »­­ ou des petits fruits pour les jardins gourmands.

Plus qu’un magasin, Hortelli se veut aussi lieu de vie, avec une serre où l’on peut consulter des livres, un atelier où le client peut rempoter sa plante s’il le souhaite, avec la mise à disposition de terreau en vrac, ou encore qui permet de suivre des séances de jardinage entre amis ou en famille, sur demande. Clémentine Bergue propose « d’offrir des fleurs à son jardin toute l’année », avec quatre périodes d’abonnement possibles. Une formule qui « prend doucement », précise la créatrice du site, qui est désormais aidée d’une salariée. À la demande des clients, elle a aussi, cet été, lancé des nocturnes, jusqu’à 21 heures, qui ont connu un vrai succès et seront reconduites.

Une clientèle urbaine, mais pas seulement

D’autres services complémentaires sont proposés pour assister le plus possible le client, le prêt d’un Caddie pour porter les plantes lourdes, par exemple. Clémentine Bergue a basé aussi la plus-value de sa jardinerie de proximité sur le conseil et l’accompagnement.

Après six mois d’ouverture, Hortelli a trouvé sa clientèle. « Essentiellement des gens du quartier au début, mais maintenant même des personnes qui viennent d’autres quartiers d’Angers, voire des communes environnantes », précise­t-elle. Ce magasin urbain attire donc également les périurbains, tout aussi friands d’une offre contemporaine de produits locaux que les citadins. La preuve que, même s’ils ont souvent un jardin plus grand que les habitants des centres-villes, ceux qui résident aux pourtours des agglomérations n’en disposent pas moins souvent d’une terrasse et ont finalement des attentes assez similaires !