Noémie s’installe dans le maraîchage, associé à la production de poissons
Ingénieure en mécanique et microtechnique, Noémie Charpentier entreprend une reconversion vers une technologie encore rare en France dans la production agricole : l’aquaponie.
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La jeune femme ne part pas dans l’inconnu. Sa formation d’ingénieur technique, puis son expérience professionnelle dans un bureau d’études sur des projets innovants, avec des objectifs et des normes professionnelles de qualité (dans le secteur de la restauration), lui ont donné de solides bases en gestion de production industrielle et en systèmes d’organisation. Ces compétences font partie des atouts déterminants dans son projet d’installation.
À 33 ans, elle redéfinit ses objectifs : faire revivre la ferme de ses grands-parents. Le site, en zone protégée, a une vocation agricole : pour faire le lien avec son savoir-faire hypertechnique et organisationnel, elle a choisi l’aquaponie pour la production de végétaux et de poissons.
Sans diplôme agricole, Noémie ne peut pas prétendre à la Dotation jeune agriculteur (DJA) : « alors, j’ai choisi de donner la priorité à mon projet. J’ai quitté mon travail en rupture conventionnelle, j’ai donc deux ans maximum pour arriver à vivre de mes productions ».
Les bâtiments (une ancienne ferme d’élevage) doivent être aménagés : « opposée à l’éclairage artificiel, je vais transformer une partie en serre, pour les bassins d’élevage ». Les aspects techniques, innovants et même les montants à engager ne lui font pas peur.
Elle prévoit d’emblée des cultures maraîchères de saison et, peut-être, des plantes aquatiques… Fin 2018, un prototype est déjà en production ; le passage à la grande échelle est prévu dès janvier 2019.
« J’ai choisi la vente directe en circuits courts. Il y aura aussi une boutique, et un casier de retrait 24 h/24 et 7 J/7 pour un site marchand sur le web. L’étude de marché est déjà réalisée. L’essor agricole est là. De plus, je souhaite pouvoir expliquer et être transparente sur l’origine des produits que je vends ; il faut pouvoir rassurer le consommateur. Et puis ce projet est économe (eau en circuit fermé), sans préoccupations concernant les aléas climatiques ».
Un coaching personnalisé
Depuis février 2018, Noémie a la chance de se faire accompagner par Jonathan Kartner (Cabinet Jonathan Kartner à Vauvillers – 70), formateur et accompagnant indépendant. « Il m’aide à toutes les étapes cruciales : le choix des statuts, les subventions, les démarches à engager, les dossiers à remplir, les rapprochements avec les structures professionnelles, les grandes lignes de la comptabilité ». Ce coaching est pris en charge en totalité, déplacements compris, par son CPF (compte personnel de formation). Elle a suivi une formation “Projet professionnel en aquaponie : rêve ou réalité” (1), au CFPPA de Valdoie (90), près de Belfort, sur 30 heures à distance et quatre jours en présentiel.
L’autre originalité, c’est d’avoir fait appel à un financement participatif avec la plate-forme Miimosa (2), spécialisée en financement pour les projets en agriculture moderne. « J’ai été bien conseillée (contreparties, objectifs, délais…). J’ai obtenu 17 715 euros pour financer le bâtiment et l’achat des premières graines et des alevins ». Trois banques sont mises en concurrence : reste à choisir. L’installation est prévue dès janvier 2019.
Odile Maillard(1) https ://bit. ly/2RV6Arl
(2) https ://bit. ly/2ErdEZF
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