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Des apprenants acteurs

Mise en situation professionnelle des élèves et « pédagogie de projet » remettent les apprenants et les exploitations horticoles des lycées au centre des actions pédagogiques.

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Les réformes récentes des référentiels de formation incitent à des changements de postures pédagogiques : les apprenants (re) deviennent acteurs de leur cursus professionnel. Mis en situations de réalisation d’une culture ou d’un chantier grandeur nature, il convient d’éviter la théorie apprise par cœur et la pédagogie de l’échec. Il s’agit plutôt de favoriser l’estime de soi et la motivation, via des situations de réussite. Comme à Castelnau-Le-Lez (photo à la Une du dossier), avec une expérience de production/vente au public, les stagiaires doivent se prendre en main, s’ouvrir vers l’extérieur. Ils doivent savoir travailler en groupe, et/ou avec des entreprises partenaires (1). Ils acquièrent un esprit plus critique sur les pratiques horticoles… Ils doivent réfléchir en étant responsables, avec un raisonnement à la fois écologique et économique. De vrais challenges dans un contexte économique mouvant et incertain.

Côté contenu, en bac pro horticulture et paysage par exemple, de nouveaux modules vont intégrer l’agroécologie, une façon de valoriser, redynamiser et remobiliser les candidats vers nos métiers.

Les bases : agroécologie et pédagogie de projet

Un module va intégrer la mise en place d’un chantier mécanisé/robotique dont l’objectif sera de tester sa capacité à réagir en l’absence d’un chef d’exploitation. Côté méthode, les chantiers-écoles ont été à la mode. Maintenant, les équipes pédagogiques utilisent de plus en plus la « pédagogie de projet ». Avec pour support l’agroécologie ou la robotique, ou en tout cas, de nouvelles façons de produire. Sous de multiples formes et sur des thématiques variées, des groupes d’apprenants s’organisent en autonomie relative, en mélangeant les élèves de deux ou plusieurs options de diplômes (production et vente, par exemple), ou de deux niveaux (ex. 1re + 2e années de Bac Pro). Les élèves apprennent à encadrer d’autres apprenants, à analyser une situation. Certains, arrivés en échec scolaire, se révèlent et/ou découvrent, à ces occasions, leurs capacités et leur personnalité : « J’ai été capable de… ».

Jeunes et pros autour de concepts innovants

Le 7 mars 2019 à Romans-sur-Isère (26), des BTS Productions horticoles (PH) ont présenté leur travail d’apprentissage en pédagogie de projet. Loin du cours à apprendre par cœur, ils abordent les pratiques horticoles en imaginant eux-mêmes des options culturales nouvelles, qu’ils formalisent du début à la fin. Ils travaillent en tandems ou trinômes associant les 1re et 2e années. Guilhem Heranney, leur enseignant en techniques horticoles, accompagne et guide, en se mettant souvent en retrait. Autant que possible, les projets servent de support aux cours (et pas l’inverse), avec les professeurs de plusieurs matières qui adhèrent à la méthode. Lors de la journée technique en mars, ils ont pu présenter des maquettes et confronter six projets pour le moins innovants, parfois déconcertants, d’associations de cultures… Confrontés à l’avis des visiteurs, ils ont compris qu’on ne peut pas tout faire avec les plantes, et que, pour innover, il faut accepter de se tromper. Leurs idées et raisonnements ont interpellé les visiteurs et inspiré plusieurs d’entre eux !

(1) Le concours « Apprendre, avec les pros ! » révèle chaque année des partenariats écoles/entreprises. Plus d’info sur www.concours-lienhorticole.com

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