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Espèces exotiques envahissantes Les enjeux derrière la lutte

CRAPON Pascal Famille des POLYGONACEES Plante vivace endemique invasive

Les végétaux ne représentent qu’une petite partie des espèces exotiques envahissantes (EEE) (en majorité des insectes, des champignons, etc.). Mais certaines plantes exotiques envahissantes (PEE) ont des conséquences lourdes sur les communautés végétales ou notre santé. En découle la nécessité d’une gestion organisée et collective.Par Claude Tiery et Léna Hespel

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Renouée du Japon (Reynoutria japonica), ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), mimosa (Acacia dealbata), herbe de la pampa (Cortaderia selloana), ailante (Ailanthus altissima), etc. Toutes ces plantes ont la particularité commune d’être des exotiques envahissantes. C’est-à-dire que ce sont des espèces introduites par l’Homme en dehors de leur aire de répartition naturelle et dont la propagation menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques ou économiques ou sanitaires négatives. Toutefois, seule une faible proportion des espèces introduites sur un nouveau territoire devient envahissantes, environ 1 pour 1 000 espèces (voir encadré).

Plans de gestion précoces

Mais les rares plantes devenant envahissantes peuvent avoir de lourdes conséquences, à la fois au niveau de la santé, au niveau économique et sur la biodiversité et les écosystèmes (voir en détail pages 32 et 33). Ces problèmes justifient une surveillance étroite et encadrée des plantes exotiques. D’autant plus que très souvent les plantes invasives ont été introduites à des fins ornementales. Il est donc important d’avoir en tête cette variable lors du choix des plantes dans les espaces verts mais aussi celles proposées à la vente aux particuliers, et penser à privilégier la flore locale. Les secteurs horticole et du paysage ne sont pas les seuls concernés par l’introduction et la propagation des PEE. Cette problématique doit aussi être prise en compte dans d’autres secteurs, comme le bâtiment, par exemple lors de chantiers (voir page 35).

Une fois qu’une plante introduite menace de devenir envahissante, il est alors impératif de mettre en place des plans de gestion le plus tôt possible (voir pages 34 et 35).

Plantes invasives, une notion discutée

La notion d’espèce exotique envahissante doit cependant être prise avec souplesse, au-delà de la définition stricte. Tout d’abord, à partir de quand décide-t-on qu’une espèce est indigène et plus exotique ? Le coquelicot par exemple, est une espèce originaire du Moyen-Orient, arrivée en Europe avec le commerce des céréales, et qui est aujourd’hui commune dans toute l’Europe. La caractéristique envahissante doit également être prise avec du recul. Il se peut qu’une régulation se fasse parfois au bout de quelques années par les prédateurs, par une concurrence avec d’autres espèces, etc. On peut citer l’élodée du Canada, une exotique envahissante dont l’expansion s’est aujourd’hui stabilisée.

De plus, les exotiques envahissantes, également parfois appelées invasives, n’ont pas toutes que des aspects négatifs. La canne de Provence (Arundo donax) par exemple, est utilisée pour fixer les sols, fabriquer les anches de certains instruments à vent, etc.

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