Login

Les exploitations des lycées agricoles Les couteaux suisses de la pédagogie

Les exploitations agricoles (EA) et les ateliers technologiques (AT) de lycées agricoles doivent « enseigner à produire autrement »* (p. 32 et 33) et opter pour d’autres méthodes d’enseignement (p. 35). Ils deviennent des « pépinières d’innovations au cœur des territoires », avec un volant d’actions sous-estimé, notamment dans les domaines de l’expérimentation et de la recherche (p. 34).Par Odile Maillard

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ce dossier s’intéresse particulièrement aux exploitations de production des lycées horticoles. Elles se distinguent des ateliers pédagogiques d’autrefois par « une fonction de production et une dimension économique », indique la note de service ministérielle de 2018**. Par les choix qu’elles opèrent en matière de chantiers (autour de l’agroécologie) et de pratiques pédagogiques (immersion, actions par projets), elles peuvent contribuer à l’attractivité des filières agricoles et horticoles. Au fil des résultats de leurs expérimentations-recherches, elles peuvent rendre des services concrets aux entreprises avec de nouvelles références culturales et techniques. Mais la pression est forte, vu la multiplicité de leurs missions (cf. ci-dessous). En plus de produire pour mettre les étudiants en phase avec les cultures et techniques actuelles, les directions de ces exploitations ont un jeu d’équilibriste à tenir pour assurer à la fois leur vocation pédagogique, l’apprentissage des métiers, un équilibre financier « comparable aux unités du même type du secteur privé** », mener des expérimentations, et si possible apporter des innovations. Il leur faut aussi faire du social, sans pour autant avoir été formées pour, et s’engager vers les labellisations environnementales (Ecophyto, Plante Bleue…) ou dans les technologies modernes. D’où une double pression, sociétale mais aussi économique pour supporter le coût de toutes les charges afférentes (cf. encadré page 32). Les 14 et 15 octobre prochains, les directeurs d’exploitations des écoles agricoles publiques se retrouveront en séminaire national à Yvetot (76) pour faire le point sur leur situation, les enjeux et les challenges qu’ils ont à relever, dans une période de crise de valeurs (cf. encadré page 35) et de crise économique générale.

L’aventure du vivant

Reste à faire connaître leurs potentiels. Des journées techniques initiées localement (Romans ce printemps) et via le réseau Hortipaysages (Évreux fin 2018, Angers en février 2019, a priori Tours cet automne) créent des occasions d’échanges et d’information avec les professionnels. De son côté, le nouveau plan d’actions 2019-2022 pour l’enseignement agricole va entrer en œuvre dès ce mois de juin et la rentrée prochaine. La transition agroécologique y est confirmée en tant que support des actions pédagogiques. Et durant le Salon de l’agriculture 2019 à Paris, le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’il engagera un grand chantier de communication sur « l’enseignement agricole et l’aventure du vivant », enjeu qui a pour objectif de donner goût à tous nos métiers du secteur agricole.

*Plans ministériels I (2014-2018) et II (2019-2022).

**DGER/SDEDC/2018-572

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement