Installation Des voies alternatives
Que ce soit pour la préparation à l’installation (stage, espace test...), pour les financements (appel à l’épargne citoyenne) ou dans les façons de s’installer dans nos filières (seul ou adossé à une structure), les approches prennent de multiples formes, notamment pour sécuriser celles et ceux qui sautent le pas. Des solutions plus accessibles à des candidats « non fortunés ». Odile Maillard
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D’après diverses sources (chambres d’agriculture, Valence Romans Agglo, association Terre de Liens…), près de 20 000 chefs d’exploitations agricoles, quelles que soient les filières, vont quitter leur activité chaque année. Entre 10 000 et 15 000 candidats sont prêts à prendre la relève. Face aux 30 à 50 % de départs à la retraite… 50 % des candidats seront des néoruraux ou des adultes en reconversion, voire de jeunes couples avec enfants. À l’heure où les fonds de financement des formations agricoles sont complètement bouleversés, qui veut s’installer ? qui peut aider ?
Quand on ne rentre pas dans les critères pour obtenir des aides classiques de type DJA (dotation jeune agriculteur) ou qu’on ne veut – ou peut pas – s’engager dans un plan de financement classique, très contraint, avec les banques, s’installer relève souvent de l’impossible, ou semble l’être. Notre dossier de l’an passé (Le Lien horticole n° 1082 de janvier-février 2019) avait montré que des jeunes croient encore à la production, en maraîchage ou en pépinière ! N’hésitant pas à prendre des chemins de traverse et venir transformer, par exemple, une ferme familiale en bassins d’aquaponie… Nous montrions aussi des financements alternatifs : commodat, prêt d’honneur à taux zéro, prêt participatif...
Ce nouveau dossier démontre qu’il existe de multiples voies pour s’installer. Flore Bachelet a choisi la simplicité et des investissements minimaux. Par conséquent, elle a opté pour un positionnement en tant que passionnée de végétaux de collection (lire p. 36). Via Esprit végétal, elle organise ses achats-reventes pour aider les particuliers à planter de beaux spécimens, peu communs, issus de pépinières « triées sur le volet ».
Maxime Hugon (p. 37) a choisi l’entreprenariat coopératif. Avec son statut d’entrepreneur-salarié, porté par une Scop, il peut développer et tester son projet de « designer végétal urbain » pendant trois ans. Avec l’environnement collectif et les services de la coopérative, sa société Epiphyle bénéficie de formations, de réseaux, de soutien financier et d’aide à la gestion de projet...
De son côté, Charles Chateigner (p. 38) a adossé sa pépinière à une ferme, avec un associé. Les grandes cultures ont aidé au lancement de la nouvelle activité, mais, dorénavant, ce sont les ventes de végétaux rustiques qui complètent les rentrées d’argent de l’EARL Agripep’s.
Et quand des élus locaux (par exemple réunis au sein d’une agglomération), avec les chambres d’agriculture et des dizaines de partenaires, écoles comprises, s’emparent de la survie de l’agriculture sur leur territoire, avec une vraie volonté de renouvellement des générations, comme dans la Drôme (p.34 et35), les candidats à l’installation peuvent bénéficier d’accompagnements organisés : stages « reprise », « espace test agricole »... Enfin, l’épargne citoyenne peut être sollicitée pour aider une association spécialisée à acheter des fermes afin de favoriser leur reprise et location par des candidats même néoruraux et non fortunés.
D’autres installations agricoles : « Reconversion, des candidats venus de l’extérieur », La France agricole n° 3821, 18 octobre 2019.
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