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Astredhor Les usages multiples ne multiplient pas la participation

Les participants aux journées techniques d’Astredhor les 5 et 6 février à Hyères ont visité, entre autres, une entreprise de production de fleurs comestibles. ©P. Fayolle

Malgré une participation trop faible, les journées techniques d’Astredhor, qui se sont déroulées à Hyères les 5 et 6 février, ont permis d’explorer un large panel de débouchés potentiels nouveaux pour la filière.

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Fini le « Sois belle et tais-toi » pour les plantes d’ornement. Place au « Sois utile et n’hésites pas à le faire savoir, et tant mieux si en plus tu es belle ! ». Tels sont les mots de conclusion que l’on pouvait tirer à la fin des journées techniques d’Astredhor, le 6 février, un événement organisé tous les deux ans pas l’Institut technique qui s’aventurait pour la première fois sur une thématique plus « marché » que « Technique ». En effet, l’angle retenu pour ce rendez-vous de 2020 portait sur « Le végétal, une ressource aux usages multiples », avec la volonté délibérée de considérer que, puisque le marché strictement « ornemental » stagne, autant aller voir ce que d’autres secteurs d’activité pourraient apporter à notre secteur.

Après une matinée plénière à explorer le passé (« les végétaux exotiques et d’ornement à l’époque antique en Gaule, approche archéobotanique ») et l’avenir (« quel avenir pour les nouveaux usages industriels des végétaux, réalités et perspectives »), la centaine de participants aux journées s’est ensuite rassurée au cours d’une table ronde rappelant combien le végétal est aujourd’hui indispensable à notre société. Dommage qu’elle se soit rassurée en comité quelque peu restreint, le nombre de participants hors personnel d’Astredhor étant resté limité. Si un nombre assez minimal de producteurs avaient répondu à l’appel de leur institut technique, les membres de la famille horticole extérieurs à la production, paysage ou distribution, étaient pour leur part plutôt absents, ce que l’on peut regretter au vu de la thématique abordée s’avérant assez interprofessionnelle.

Si les plantes pouvaient nous parler…

Pour autant, les présents se sont montrés satisfaits de leur participation, se répartissant au cours le l’après-midi du 5 février en trois ateliers, le premier portant sur « Le végétal, pour l’industrie et le consommateur », le second sur « Le végétal au service de la biodiversité » et le troisième sur « Les plantes au service de la ville ». Les échanges auront été l’occasion d’apprendre que des plantes pourraient en France être cultivées pour produire du caoutchouc et remplacer ou appuyer les cultures d’hévéas exotiques, ou que la production d’huiles essentielles pourrait aussi assurer des débouchés fiables aux producteurs. Ces mêmes huiles essentielles pouvant parfois être utilisées pour protéger des plantes contre certains ravageurs, ce qui mène finalement à un cercle vertueux : produire des plantes dont on extrait des principes capables de protéger des plantes ! Un double effet bénéfique pour le monde de la production.

Les journées ont été aussi l’occasion de rappeler que les plantes sont irremplaçables pour demain, rafraichir les villes, on l’a dit et redit mais cela reste une vérité tangible qui n’est pas encore totalement valorisée par la filière.

C’est le président de Val’Hor, Mikaël Mercier, qui a conclu la première journée technique d’Astredhor, regrettant au passage que FranceAgriMer n’ait pas cette année souhaité participer à son financement, mais rappelant surtout que la thématique de cette année ne marque pas une conclusion mais plutôt une ouverture vers autre chose. «Si les plantes parlaient, elles nous diraient ‘voilà ce que je peux t’apporter, je peux te soigner, absorber du carbone, fabriquer des objets’ »… Ne pas être que belles, au final. Et de conclure que « nous vivons une époque formidable, dans laquelle le végétal prendra une place essentielle ».

Pour les participants aux deux journées, la conclusion ne s’est faite que le 6 février au soir, après une magnifique découverte de l’Île de Porquerolles et de ses collections végétales, puis des visites de terrain chez un producteur de fleurs comestibles et avec un paysagiste qui a choisi de raisonner sa gamme végétale en l’adaptant mieux au climat méditerranéen. De quoi repartir plein d’idées neuves !

Pascal Fayolle.

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