Herbacées méditerranéennes Les trépanes
Avec leur rosette de feuilles qui produit de belles fleurs, ces plantes peuvent participer à l’ornement des massifs les plus secs et ensoleillés. En photo, Tolpis umbellata.
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La trépane barbue (Tolpis barbata (L.) Gaertn) et la trépane en ombelles (Tolpis umbellata Bertol.) sont deux astéracées herbacées. Ces annuelles méditerranéennes, très voisines l’une de l’autre, sont souvent confondues. La première a été décrite par Linné, sous le nom de Crepis barbata L., à partir de matériel du pourtour méditerranéen. La seconde a été décrite en 1803 par Antonio Bertoloni à partir de matériel de la région de Gênes, en Italie. Depuis, les avis divergent quant à la distinction des deux taxons, certains auteurs mettant la seconde en variété ou en sous-espèce de la première. D’autres auteurs les distinguent au rang spécifique. Certains, en particulier Jordan et Fourreau, ont même distingué d’autres « espèces » (Tolpis concolor, T. baetica, T. bivonae, T. dichroa, T. discolor) qui ont pu être traitées comme variétés par d’autres. Aujourd’hui, l’usage est de distinguer deux espèces, susceptibles de s’hybrider pour donner ce qui est nommé Tolpis × grosii Talavera. Appelées aussi œil du Christ, leurs inflorescences en forme de pissenlit, bicolores et décoratives, captivent le regard, portées par une tige plus ou moins ramifiée, dressée ou ascendante.
Adaptées aux sols sableux et secs
Les larges ligules sont dentées à leur extrémité, celles externes sont jaune d’or à jaune soufre, les centrales forment un disque contrasté brun-rouge. Les fleurs tubulaires du centre évoquent une pupille, d’un bleu métallique. La trépane barbue produit des capitules presque solitaires de 4 cm de diamètre, ceux de la trépane en ombelles sont identiques, mais plus nombreux et de 2 cm. Seule la seconde est indigène en France, avant tout en région méditerranéenne, parfois ailleurs dans le Midi, tandis que la trépane barbue se rencontre en Espagne et au Maghreb. À l’état spontané, elles poussent et se ressèment sur les sols secs et nus des pelouses et des friches, sur des sables acides à neutres.
Au jardin, ces plantes peuvent entrer dans la composition de massifs avec d’autres annuelles et vivaces adaptées aux sols sableux et secs, pas trop fertiles et surtout très ensoleillés. La hauteur de la plante varie de 15 à 90 cm au plus, la restriction hydrique induisant la mise à fleurs. Il s’agit d’annuelles d’hiver, germant dès que les températures atteignent 10 °C, fleurissant dès le printemps en climat doux, ailleurs en début d’été. Un climat frais permet parfois d’obtenir deux générations successives et de bénéficier ainsi d’une deuxième floraison de fin d’été. Les graines, petites, sont des akènes prismatiques surmontées de soies. Il en existe une dizaine de milliers au gramme.
Une sélection horticole ‘Nain Compact’ est mentionnée dans Le Bon Jardinier, mais semble avoir été perdue. La conservation des graines peut durer plusieurs années en sachets hermétiques et réfrigérés. La multiplication se fait directement en place ou dans des terrines pourvues d’un mélange très sableux. La mise en terre doit intervenir rapidement, la retarder obère le volume des plantes et donc le nombre de fleurs obtenu.
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