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2019 : la consommation de végétaux croît en volume, mais stagne en valeur

FranceAgriMer a publié en mai les résultats de son panel 2019. Des tendances conso qu’il est difficile de projeter sur les prochaines saisons, tant 2020 va marquer le marché de son empreinte. Certains enseignements sont toutefois intéressants.

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Est-il encore judicieux d’analyser les chiffres de la consommation de végétaux en 2019, sachant que 2020 va marquer de ma­nière profonde et du­rable les prochaines saisons ? Ceux qui ont été divulgués dans le courant du printemps par France­AgriMer méritent tout de même l’attention, car certaines tendances que l’on a vues se renforcer au cours d’un millésime 2020 totalement atypique se dessinent déjà depuis plusieurs années, à l’instar du succès des plants potagers, par exemple.

Du panel consommateurs Metaskope de Kantar, réalisé chaque année auprès de 7 000 foyers interrogés sur leurs achats, se dégagent quelques points d’évolution notoires. L’étude dans son ensemble est disponible sur le site Internet de FranceAgriMer. À noter : les catégories de végétaux retenues pour réaliser le panel consommateurs ont évolué, ce qui influe peut-être parfois sur les résultats…

Le nombre de foyers acheteurs en hausse

Au global, en 2019, 76 % des foyers français ont acheté au moins un végétal, soit 21,5 millions de familles, 200 000 de plus qu’en 2018. Le panier moyen en volume des consommateurs est aussi en hausse : deux végétaux en plus, en moyenne, ont été acquis par foyer. Le budget, pour sa part, reste stable.

En ce qui concerne leur profil, il est da­vantage féminin, touche des ca­tégories socio­-professionnelles plus aisées, comportant moins d’inactifs, avec également une proportion de 55 ans et au-delà­ plus élevée que dans le reste de la population.

Les végétaux d’extérieur constituent tou­jours­ l’essentiel des volumes, et leur poids a progressé en 2019. Phénomène inverse en valeur, où ce sont les végétaux d’intérieur qui sont en hausse. Les poids des marchés en valeur sont plus équilibrés, les végétaux d’intérieur et d’extérieur représentant respectivement 39 et 38 % des valeurs, 23 % pour les végétaux à des­tination des cimetières ou obsèques.

Enfin, les parts de marché en volume et en valeur des principaux circuits d’achat sont stables, mais les marchés connaissent une baisse de fréquentation, alors qu’en parallèle un phénomène inverse s’observe pour les magasins de bricolage et de décoration.

Plantes d’intérieur : la grande distribution devance les fleuristes en volume !

55 % des foyers français se sont portés acquéreurs d’au moins une plante d’intérieur, pour un panier­ moyen de 58,33 euros. Soit, en tout, 5,6 végétaux achetés. Des chiffres qui va­rient­ peu par rapport à l’année 2018. Sur les sommes­ qui ont été dépensées, la part des chefs de famille de moins de 35 ans est en hausse (14 % en 2019, soit 2 points de plus).

Si leur poids reste cependant minoritaire par rapport à celui des plus de 35 ans, il n’en demeure pas moins que cela représente une bonne nouvelle sur le front du rajeunissement nécessaire des consommateurs de végétaux. La part de foyers qui vivent en appartement est également en augmentation (39 % en 2019, + 4 points).

Les fleuristes demeurent toujours, et de loin, le premier lieu d’achat en valeur, mais leur part de marché a tendance à baisser (46 %, soit - 3 points). La grande distribution voit en revanche la sienne augmenter en volume, passant même devant­ les fleuristes (34 %, contre 32 %), avec qui ils étaient au coude à coude en 2018 (respectivement 32 % pour chaque lieu d’achat).

Plantes d’extérieur : en 2019, le potager tire (déjà) le marché

Les végétaux d’extérieur, incluant le potager, ont été achetés par 56 % des foyers français. 46 % des ménages ont acquis des végétaux d’ornement et 36 %, des végétaux à destination du potager (+ 2 points par rapport à 2018 et les compteurs explo­seront dans l’enquête l’an prochain, car on sait que le potager est « la » catégorie qui a cartonné pendant la pandémie de Covid-19). Le panier moyen en volume des foyers pour des végétaux à des­tina­tion du potager est à l’avenant : 29,2 achetés en moyenne, soit 5,7 de plus que l’année précédente.

Les plantes pour embellir les terrasses, balcons et rebords de fenêtre comptent davantage d’acheteurs : 26 % des foyers s’en sont procuré en 2019 (+ 5 %). Cette hausse se répercute aussi sur les volumes achetés (+ 4 points) et les sommes dépensées (+ 6 points).

En ce qui concerne les lieux d’achat, la jardinerie­ reste en tête des circuits en volume et en valeur. En revanche, sa part de marché a régressé en volume (23 %, - 2 points), où elle est suivie par la grande distribution (21 %). Les libres-services agricoles (Lisa) gagnent du terrain, tandis que les parts de marché des principaux circuits en valeur sont stables. 63 % des sommes dépensées pour le potager l’ont été au deuxième trimestre, aux mois d’avril et mai.

Les ventes pour les obsèques progressent

Enfin, troisième marché des végétaux en France, les cérémonies funéraires et le fleurissement des tombes. 36 % des foyers français ont acheté une plante ou des fleurs pour le cimetière ou des obsèques, un chiffre stable par rapport à 2018. Pour les seuls cimetières, 33 % des foyers leur ont consacré au moins un achat. Des personnes au profil plus « senior » et dont une plus forte proportion qu’en moyenne réside dans le Nord-Est, ce qui est le reflet des traditions qui ont cours dans cette région au moment de la Toussaint, temps fort de ce marché.

La grande distribution a augmenté sa part de marché en volume et reste le premier circuit en quantité pour ces achats, mais le fleuriste domine en valeur, perdant toutefois quelques points.

10 % des foyers ont acheté un ou plusieurs végétaux pour des obsèques. Un panier moyen en volume stable, soit 2,8 en moyenne. Et un budget par foyer en forte hausse : 75,4 euros, soit 7 de plus. Le profil des acheteurs est là encore très féminin (76 %) et senior, et sur-représenté dans le bassin parisien.

Des espèces qui percent, d’autres pas

L’enquête de Kantar propose quelques analyses par espèce qu’il est intéressant de garder en tête. Concernant les plantes d’intérieur, 60 % des sommes dépensées vont aux fleurs coupées, dont 34 % aux roses­, une hégémonie qui tend cependant à baisser (5 points de moins par rapport à l’an dernier). Si l’on en croit les discours tenus cette année sur le créneau du made in France et des fleurs locales, la tendance pourrait s’accentuer. Les plantes fleuries représentent 28 % des ventes de plantes d’intérieur, dont 11 % pour les orchidées, qui ont toutefois perdu 4 points de parts de marché.

Dans le secteur des végétaux d’extérieur, les plantes et fleurs à semer ou planter représentent­ encore 40 % du marché, mais perdent du terrain. Les arbres et arbustes d’ornement ont progressé de 3 points, à 30 % des ventes, fruitiers et potager tota­lisant le même pourcentage. Au sein des fleurs à semer ou planter, les pélargoniums occupent le haut du classement, avec près de 10 % des ventes. Parmi les arbres­ et arbustes d’ornement, le rosier tient la tête avec 5,5 %. Au potager, la to­mate est en tête, loin devant sa cousine la pomme de terre.

Pascal Fayolle

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