Santé des plantes Végétaux sous surveillance
Diminution du budget alloué à l’épidémiosurveillance, nouveau règlement européen, épisodes de canicule et d’inondations… l’année 2019 a connu de nombreux bouleversements. Et 2020, déclarée année internationale de la santé des végétaux par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), s’annonce aussi agitée.Dossier réalisé par Léna Hespel
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Pour renforcer les mesures de surveillance au sein de l’Union européenne et éviter l’introduction, la dissémination ou l’établissement des bioagresseurs les plus préoccupants, le règlement européen sur la santé des végétaux a été révisé (lire l’article « Nouveau cadre réglementaire pour l’Union européenne » paru dans Le Lien horticole n° 1092). Il est entré en vigueur le 14 décembre 2019, mais l’adoption tardive des textes de loi a engendré de nombreux flous.
Les changements induits sont pourtant une petite révolution pour la filière ornementale et la mise en pratique est complexe pour le secteur, et notamment en ce qui concerne le passeport phytosanitaire*. Il faudra pas moins d’un an pour que les producteurs et autres professionnels s’adaptent complètement au nouveau dispositif.
Autre sujet de préoccupation, la demande sociétale pour une moindre utilisation (voire aucune) de spécialités phytosanitaires s’intensifie. Mais pour gérer au mieux les pressions parasitaires en biocontrôle avec le moins de produits possible et garder des végétaux sains, la connaissance et les moyens à mettre en œuvre pour assurerla surveillance des maladies et ravageurs sont indispensables. Or le budget à y consacrer diminue (lire pages 28 et 29). Depuis l’entrée en vigueur du règlement, les producteurs ont plus de responsabilités dans ce domaine (page 31), alors qu’ils manquent de temps et d’argent.
Côté météo, l’année 2019 n’a pas été clémente, entre les épisodes de canicule et les inondations, notamment dans le Var et les Pyrénées-Orientales. Ces phénomènes climatiques ont mis à mal les cultures : l’eau a favorisé les pourritures racinaires et les maladies fongiques comme le botrytis, tandis que les fortes températures ont stressé les plantes, qui sont devenues moins résistantes aux maladies et ravageurs.
Des évolutions à venir
Plusieurs nouveautés sont attendues en 2020. La première est la nouvelle plateforme d’épidémiosurveillance en santé végétale, qui devrait être mise en ligne prochainement (page 28). Elle contribuera à améliorer l’efficacité de la surveillance des cultures, en particulier à l’égard des organismes nuisibles. Autre évolution, les Bulletins de santé du végétal (BSV), en partie abandonnés à cause d’une baisse de budget, pourraient renaître sous une autre forme. Davantage d’informations devraient suivre au cours de l’année.
Parmi les évolutions de fond qui émergent dans la surveillance des végétaux, les sciences citoyennes se développent et peuvent constituer un atout notable (page 30). Le changement climatique et ses conséquences vont profondément modifier les pressions parasitaires (page 32).
*Nous avions lancé une enquête en décembre 2019 pour avoir votre ressenti sur le nouveau règlement. Les résultats sont à retrouver sur www.lienhorticole.fr
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