Login

Rosiers Un potentiel délaissé

Démodé, vieillissant, technique… Le rosier souffre d’une image négative auprès du grand public et d’une partie des professionnels du paysage. Pourtant, ses qualités sont là et ont fait leurs preuves. La filière se demande comment convaincre les plus réticents et relancer la consommation de cet arbuste qui gagne à être redécouvert.Dossier réalisé par Léna Hespel

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le marché du rosier a subi une décrois­sance à cause de son image technique et vieillissante. « On ne l’a pas vu venir », reconnaît Jean-Marc Pilté, rosiériste dans le Loiret. Le mot même renvoie à une plante « à papa-maman », un arbuste qui serait technique et capricieux, réservé aux passionnés. Il ne séduit plus les jeunes. Mais pourquoi tant de désamour, alors que contrairement à ce que l’on peut penser, il possède beaucoup d’atouts ? La recherche a bien avancé ces dernières années et les obtenteurs proposent non seulement des variétés résistantes aux maladies, mais aussi faciles d’entretien. Des gammes de rosiers en zéro phyto pour les es­paces verts et aménagements paysagers ne demandent que très peu d’entretien : une taille sévère une fois dans l’année, et qui peut même s’effectuer au taille-haie. Des qualités appréciées des professionnels du paysage, mais aussi des jardiniers néophytes.

Suivre les évolutions

De plus, le rosier est un arbuste qui se montre résistant à la sécheresse, un argument de vente qui va devenir incontournable dans les années à venir. Ces atouts seront-ils suffisants pour séduire à nouveau les particuliers et les professionnels du paysage ? Le rosier devra avant cela se défaire de son image. Un travail de longue haleine qui engagera toute la filière : obtenteurs, éditeurs, producteurs, paysagistes, jardineries... (lire pages 30 et 31).

Les obtenteurs continuent de développer de nouvelles variétés pour tenter de répondre au mieux aux attentes des consommateurs, voire de les anticiper. Les modes évoluent rapidement, alors que la mise au point de nouvelles variétés prend du temps. Les tendanceurs peuvent aider à capter les nouveaux courants, pour coller au plus près des futures demandes.

Si les obtenteurs peuvent chercher tout azimut de nouvelles variétés, c’est grâce à la plasticité du rosier. Elle permet de proposer une multitude de formes, de couleurs, de parfums, d’usages... Cette plante peut séduire une clientèle variée en répondant à des attentes différentes : des versions miniatures pour les petits espaces en ville, des formes plus sauvages, ou s’approchant de l’aspect des rosiers bota­niques mais sélectionnées pour leur résistance et leur facilité d’entretien... Toutefois, les variétés « traditionnelles » restent encore les plus vendues. « 70 % des rosiers vendus sont des hybrides de thé parfumés », témoigne Matthias Meilland (lire pages 32 et 33).

Le rosier n’a pas encore délivré tous ses secrets. Le décryptage de son génome, révélé en 2018, devrait engendrer de nouvelles avancées chez les obtenteurs. Reste à trouver les rosiers qui séduiront les clientèles de demain, à condition qu’ils rencontrent davantage de succès qu’actuellement.

Mais le marché du rosier semble montrer des signes de reprise. Pour l’éditeur Verdia, après la décrue des ventes il y a quelques années, puis une stabilisation, 2019 a été positive. « Le rosier va revenir en force », parie Jean-Marc Pilté. Une évolution à suivre.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement