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Ouvrir un drive de fleurs coupées

Le secteur des fleurs pour bouquets a beaucoup souffert du confinement. Les serres de Misery (91) ont ouvert une boutique en ligne où professionnels et amateurs retirent leur commande.

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Séverine et Frédéric Hervy se souviendront du premier anniversaire de leur reprise des serres de Misery, qui produit des fleurs coupées. Installés à Vert-le-Petit, en Essonne, ils se rendaient quatre fois par semaine au marché de Rungis (94). Ils vendaient, à leurs clients habituels, des bacs composés chacun de 50 tiges d’une même couleur d’œillets de poètes ou de giroflées, par exemple. Mais le 17 mars, le marché d’intérêt national a fermé ses portes. Les clients fleuristes également. Tout s’est figé.

« Les premiers jours, nous étions comme sonnés, confie Séverine. Sur les huit salariés, cinq se sont arrêtés pour garder leurs enfants. Les tulipes que nous avions récoltées sont restées dans le frigo une quinzaine de jours avant d’être jetées au compost. » Les tulipes qui étaient déjà conditionnées en bouquets ont été données à la mairie du village. Les autres ont fleuri sur pied. « Nous avons décidé de les laisser au champ pour espérer qu’elles repoussent l’an prochain, même s’il y a peu de chances­, explique la jeune horticultrice. Rien que pour les tulipes, nous avons déjà perdu plus de 200 000 €. » La moitié des renoncules n’ont pas pu être récoltées non plus. Entre la mi-mars et la mi-mai (si le marché de Rungis ouvre à nouveau), Séve­rine et Frédéric estiment une perte de 40 % du chiffre d’affaires annuel.

Vente aux épiceries, boulangeries...

Une fois les premiers jours de stupéfaction passés, le couple a vite réagi. « Nous avons rapidement créé notre­ propre site Internet grâce à maboutiquefermiere.fr (lire l’encadré) et, dès le 2 avril, lorsque le drive a été autorisé, nous étions prêts (1). Certains de nos clients historiques ont pu revenir acheter des fleurs. » Ensuite, le bouche-à-oreille a plutôt bien fonctionné.

« Certains de nos clients nous ont donné des contacts d’épiceries, de boulangeries, de grandes surfaces, locales et parisiennes, demandant des bouquets de fleurs françaises », se réjouit Séverine, reconnaissante. Concrètement, les clients – professionnels et particuliers – passent commande sur le site et réservent un créneau pour retirer leurs bouquets et bottes de fleurs coupées. Le drive est ouvert les mardis, jeudis et vendredis de 14 à 17h et le samedi matin de 10 à 12h. Le règlement s’effectue sur place.

« Nous n’avions jamais fait de bouquet composé, il a fallu s’y mettre rapidement. Nous avons aussi commandé des étiquettes autocollantes et des affiches à notre nom pour promouvoir nos fleurs. Les films plas­tique pour y mettre les bouquets, nous les avions déjà. » Malgré tous ces efforts, les ventes à la ferme ne représentent qu’environ 15 % du chiffre d’affaires habituel. « Mais cette initiative nous permet de rester dans une dynamique positive », estime Séverine. Par ailleurs, elle espère­ continuer à approvisionner certains de ces nouveaux clients, professionnels comme particuliers, après le confinement. « En plus des ventes à Rungis, nous pensons également ouvrir une boutique à la ferme­ les vendredis après-midi et le samedi matin. »

En attendant des jours meilleurs, le couple espère être éligible au prêt garanti par l’État. Et croise les doigts pour que sa deuxième grosse pé­riode de vente de l’année, en septembre, se passe sans encombre.

Florence Mélix

(1) https://www.maboutiquefermiere.fr/lesserresdemisery

- Séverine Hervy a dû apprendre à créer des bouquets pour les particuliers.

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