Covid-19 Les consommateurs,masqués, sontmotivés. Mais après ?
L’entre-deux crises que nous vivons – entre le pic de Covid-19 et le marasme économique qui se profile – comporte son lot de relativement bonnes comme de mauvaises nouvelles pour la filière. Un premier bilan peut commencer à être dressé. C’est aussi le moment de revenir sur la manière dont le secteur a été perçu pendant l’épidémie.
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Au milieu du gué : telle est a priori la phase dans laquelle la France se situe. Le pire du danger sanitaire semble derrière nous, l’activité reprend petit à petit, mais devant guette un monde peu réjouissant, fait de recul économique et de chômage, dans lequel il n’est pas évident de se projeter. Mais le premier constat que l’on peut faire est qu’au milieu de ce gué les professions du végétal ont encore pied. Le courant est fort et la perte d'équilibre menace mais, pour l’instant, la noyade immédiate a été évitée. Les chiffres qui ressortent de notre troisième enquête sur l’état de l’activité sur le terrain (page suivante) montrent que le mois de mai ne devrait pas être mauvais, donnant chair aux observations disant que le secteur fait partie de ceux que les consommateurs ont favorisés (page 14). La dernière enquête de Val’hor donne des résultats dans la droite ligne de celle que nous présentons ce mois-ci. Avec la même caractéristique : un nombre de réponses limité, prouvant que l’urgence du moment est avant tout de fournir les consommateurs. Les premiers échos de la fête des Mères, qui s’est exceptionnellement déroulée cette année début juin, sont positifs : elle aurait généré un chiffre d’affaires en hausse de plus de 20 % par rapport à l’année dernière !
De quoi rattraper les 200 millions d’euros de manque à gagner enregistrés pendant la pandémie ? Et les 50 millions d’euros correspondant à l’estimation de ce que les producteurs ont dû jeter au début de la crise ? À coup sûr non, mais il faudra attendre la fin de saison, que l’on espère la plus longue possible, pour tirer un bilan définitif. On peut à ce titre se réjouir que la chaleur n’arrive pas trop vite…
Des aides de l’État
Reste que la situation est plus favorable du côté de la distribution que du paysage, où les reports et le décalage des élections municipales provoquent des difficultés. Et les perspectives pour l’avenir restent préoccupantes, la sortie de crise ne s’annonçant pas rapide.
En attendant, il faut faire avec ce qu’offre le marché et les aides de l’État : les 25 millions d'euros d’aides promis par le ministre de l’Agriculture le 8 juin dernier (encadré ci-dessous) pour compenser les destructions de végétaux s’ajoutent aux aides à l’économie en général, chômage partiel, reports (ou, on l’espère, exonérations) de charges sociales, etc. ne seront pas de trop pour aider la production hexagonale à répondre aux nouvelles attentes des Français. Car on nous le promet, ils veulent consommer tricolore. Le fait que les médias grand public se soient intéressés de près à ce secteur d’activité pendant la crise n’est peut-être pas étranger à cette affirmation des citoyens. Mais la médaille de ces communications fréquentes (voir page 35) comporte un revers de taille, en particulier lorsqu'il s’agit d’aborder des sujets sensibles comme la destruction de végétaux… Tirer profit du fait de travailler un produit attendu du consommateur est plutôt une bonne chose. Mais en profiter pleinement, à l’ère d’Internet et de la réputation numérique, est une autre affaire !
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :