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Les horticulteurs en vente directe se réorganisent

La priorité est à l’écoulement de la production et à la fidélisation des clients. Exemples en Maine-et-Loire.

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Le confinement pour lutter contre le Covid-19 contraint les horticulteurs à développer – dans l’urgence – des straté­gies de compensation. « En quelques jours, une multitude de parades ont été mises en œuvre, en particulier par ceux qui vendent en direct et ont dû, avec la fermeture des marchés, s’adapter très rapidement », explique Carole Diard, conseillère « circuits courts » à la chambre d’agriculture de Maine-et-Loire.

Annie Aubry, horticul­trice à Mazé-Milon, témoigne : « Ma priorité a été de fidéliser la clientèle­. J’ai offert un bouquet de tulipes aux clients­ de drives fermiers et d’une Ruche qui dit oui ! En donnant cette impulsion, ce n’est pas miraculeux mais ce sont autant de fleurs qui ne sont pas jetées. » Sa boutique a pu rester ouverte « parce que nous produisons également des légumes. Nous avions fait ce choix il y a quatre à cinq ans. Aujourd’hui, nous pouvons nous en féliciter. »

À quelques kilomètres de là, Folliot Fleurs, installé aux Bois d’Anjou, propose une large gamme vendue en direct. Dans la foulée du confinement, « nous avons revu notre organisation et mis en place un drive. Aujourd’hui, précise Stéphane Folliot, il nous permet de vendre les plants de légumes. La demande est forte. Les gens sont prêts, les jardins aussi : on ne détruira rien… » Après les cinéraires, tous jetés.

Trois fois plus de temps

L’organisation en drive a très vite révélé ses limites : « Comparé à un passage en caisse, c’est trois fois plus de temps et beaucoup d’énergie dépensée pour un chiffre d’affaires qui reste limité. En plus, le drive frustre les gens du plaisir d’aller dans les serres et d’y choisir leurs plants. »

À Villebernier, aux portes de Saumur, Le Clos des Roses a vu ses commandes exploser depuis le 17 mars. L’entreprise de fleurs coupées bénéficie certes de la fermeture des fleuristes de Saumur, mais aussi de sa boutique en ligne. « Elle vivotait avec 47 commandes en trois ans. Là, nous sommes passés à 250 en trois semaines », précise Audrey Guillopé, dirigeante. Présente sur Facebook, l’entreprise y a très vite communiqué. « Des plateformes locales ont joué le jeu et nous ont relayés. En parallèle, nous nous sommes inscrits sur Saumur Action, la plate­forme Covid-19 de laVille. »

L’entreprise livre gratuitement. Un ensemble d’actions « qui font que nous n’avons jeté aucune fleur, mais, pondère Audrey Guillopé, la charge de travail s’est aussi accrue ».

Anne Mabire

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