Série de webinaires Renaturation : réussir un projet malgré des contraintes
Un webinaire sur ce sujet qui monte dans les collectivités a été organisé mercredi 14 mars par la région Île-de-France. Au programme : les contraintes réglementaires et techniques auxquelles font face les projets.
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Pour répondre à la demande très forte de nature de ses habitants, la région Île-de-France a initié plusieurs projets et démarches autour de la renaturation, parmi lesquels un cycle de neuf webinaires. Ces rendez-vous visent à encourager les projets, développer une culture et promouvoir des échanges autour de ce sujet. « L’Île-de-France cherche à renaturer 5 000 hectares d’ici 2030 », rappelait Sophie Deschiens, présidente d’Île-de-France nature, lors du deuxième webinaire de ce cycle, le 14 mars, consacré aux contraintes, parmi lesquelles le sol et la réglementation.
Sols construits, restaurés ou régénérés
Dans le cadre du concept de « zéro artificialisation nette », un apport extérieur de terre végétale est désormais proscrit pour les projets de renaturation. Il est donc nécessaire de réfléchir à des filières alternatives incluant des sols construits (des technosols), des sols restaurés et des sols régénérés.
Trois cas de figure peuvent se présenter selon les occurrences.
- Si le projet est compatible avec le sol en place, la régénération de l’existant est à privilégier.
- Si le projet est compatible, mais avec quelques limites, le sol en place peut être restauré.
- Dans le cas où le projet n’est en revanche pas compatible avec le sol, il est nécessaire de créer un nouveau sol. Jean-Louis Ducreux, écologue à l’Atelier d’écologie urbaine (AEU) Paris, a présenté des réalisations qu’il a pu mener. Géologue de formation, il a donné des pistes et détaillé des exemples pour les trois scénarios*.
La contrainte réglementaire comme moteur
Deuxième contrainte abordée : la réglementation. « La stratégie ERC (évitement, réduction, compensation) impose autant qu’elle donne des opportunités », estime Florent Yvert, directeur du bureau d’études en écologie Biodiversita. C’est un principe qui vise à prévenir autant que possible les conséquences négatives de projets sur l’environnement. En matière de renaturation, cette contrainte réglementaire est un moteur, selon l’écologue, puisqu’elle prohibe la destruction des espèces. Pour les préserver, il est nécessaire de restaurer leurs habitats lors du projet, ce qui demande parfois un peu de créativité.
Mais la recréation d’un espace naturel demande du temps. « Les deux premières années, ce n’est vraiment pas terrible », reconnaît Florent Yvert. L’espace peut être banal pendant une dizaine d’années encore. C’est seulement ensuite qu'il devient intéressant. « Il y a encore peu de retours d’expérience sur la restauration d’espaces naturels. On ne sait pas toujours ce qui va marcher », regrette le directeur de Biodiversita.
Les suivis, comme ceux proposés par Vigie nature**, sont nécessaires pour récolter des informations sur les renaturations effectuées.
Les informations concernant les prochains webinaires du cycle ainsi que les replays des deux premiers webinaires sont disponibles ici.
*Un article sera consacré à ce sujet dans le prochain numéro du Lien horticole.
**Programmes de sciences participatives proposés par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) - vigienature.fr
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