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Gestion de l’eau 7 villes sur 10 concernées par des restrictions d’eau en 2023

La moitié des villes de France ont plus eu à souffrir des arrêtés sécheresse limitant la disponibilité en eau pour les espaces verts cette année qu’en 2022. Les paillages font partie des solutions mises en place pour limiter la consommation d’eau et protéger le patrimoine végétal.

La quatorzième enquête de l’Observatoire des villes vertes révèle que les « arrêtés sécheresse » obligeant les collectivités à préserver leur patrimoine végétal ont concerné les trois-quarts du territoire.

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Les épisodes répétés de sécheresse, que ce soit en 2022 ou cette année, ont amené les collectivités à « faire face à une baisse chronique de leurs ressources d’eau ». C’est ce que révèle le dernier Observatoire des villes vertes, créé en 2014 par l’Unep, Union nationale des entrepreneurs du paysage et Hortis, qui regroupe les responsables d’espaces nature en ville. Cet Observatoire, qui cherche à « développer la réflexion sur les perspectives de la ville verte en France et de promouvoir le foisonnement d’initiatives végétales en milieu urbain », a interrogé une nouvelle fois son réseau en septembre.

Les 35 collectivités concernées ont été questionnées sur la gestion de l’eau : comment se sont-elles organisées durant la période estivale pour préserver leurs végétaux ? Qu’ont-elles mis en place, quelles pistes envisagent-elles pour demain ?

L’impact de la sécheresse sur les végétaux plus fort en 2023 que l’an passé

Il en ressort que 7 villes interrogées sur 10 ont été concernées par une ou des mesures de restriction de l’arrosage depuis le début de l’année 2023. « Dans ce contexte, elles ont dû s’organiser pour préserver leur capital vert : 43 % des villes ont déjà vu leur patrimoine végétal souffrir des mesures de restriction d’arrosage.

Les conséquences des fortes chaleurs cette année se font particulièrement sentir : plus de 50 % des villes interrogées estiment que l’impact de la sécheresse sur leurs végétaux a été plus fort que les années précédentes.  À l’inverse, seules 25 % des villes estiment que leur patrimoine végétal n’a pas souffert des restrictions d’arrosage, principalement en Ile-de-France, en Hauts-de-France et en Bretagne », peut-on lire dans la publication des résultats de cette démarche.

Pailler et gérer l’eau à la parcelle

Face aux enjeux de préservation du patrimoine végétal, les villes ont toutes mené au moins une action pour faire en sorte que la végétation supporte mieux un arrosage plus faible pendant les périodes de chaleur.

Parmi les solutions les plus répandues, elles citent sans surprise le paillage (100% des répondants y ont eu recours cet été), la plantation d’espèces de végétaux adaptées à la sécheresse et aux fortes chaleurs (89 % des villes répondantes), ou encore l’optimisation des procédures ou systèmes d’arrosage (84 %).

 L’Observatoire cite des exemples concrets. La gestion durable des eaux pluviales « à la parcelle », continuant par exemple à se développer, comme à Reims (51), Coursan (11) ou Le Havre (76).

La réutilisation des eaux usées reste à la traine

Sans surprise non plus, puisque la législation rend l’opération compliquée depuis des années, « l’initiative la moins développée concerne la valorisation des ressources alternatives en eau (eaux usées traitées notamment), mise en place par seulement la moitié des villes (51 %). Pourtant, faciliter l’utilisation d’eau non potable est considérée comme prioritaire par 83 % des responsables espaces verts pour aider les villes à faire leur transition. Ce décalage s’explique principalement par des freins règlementaires, et parfois économiques, qui doivent encore être levés, une étape primordiale pour faciliter l’utilisation des eaux grises et eaux usées traitées dans l’arrosage en ville », peut-on lire dans le compte rendu de l’Observatoire (voir ici un article sur ce sujet).

Mieux anticiper les prochaines sécheresses

Les villes « ont aussi su faire preuve d’imagination et de créativité dans les solutions mises en œuvre », poursuivent les résultats de l’enquête.
A Limoges (87) l’eau des aquariums et des piscines est réutilisée pour arroser les végétaux.
Angers (49) utilise l’eau de ses fontaines, piscines et stations d’épuration.
Metz (57) va encore plus loin, notamment à l’occasion de « Metz Plage », qui permet à la ville de récupérer de l’eau de la piscine pour l’arrosage les végétaux agrémentant le site.
Parmi les autres techniques, Argenteuil et Vitry-sur-Seine misent sur des pratiques plus anciennes comme l’utilisation d’oyas, pots en argile cuite poreuse utilisé comme système d'arrosage.
Certaines villes ont aussi adapté leur gouvernance.
A Paris, un agent dit « Relais Eau » est chargé dans chaque arrondissement du suivi des consommations d’eau pour les espaces verts de son secteur, de la sensibilisation des agents, de la circulation des consignes, restrictions et bonnes pratiques...
Autre exemple à Nîmes où la ville a créé un service de gestion de la ressource en eau.

Faire baisser la température

Enfin, les collectivités ont conscience que « l’anticipation sera déterminante pour faire face aux prochains épisodes de sécheresse ». Parmi les points clés à anticiper, les villes citent le plus la réutilisation eaux non conventionnelles (83 %), mais aussi la cartographie des îlots de chaleur (66%) et le renforcement des îlots de fraicheur existants (57 %), pour continuer à faire baisser la température en ville.

A lire également, le résultat d’un précédent Observatoire

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