Festival des jardins Chaumont-sur-Loire : des souris et des hommes, mais aussi des insectes, de la flore… !
Comme chaque année, une trentaine de nouveaux jardins seront présentés à l’occasion du prochain Festival international des jardins. Une récente conférence de presse a permis de faire leur connaissance en avant-première…
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La thématique du millésime 2024 du Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire est connue : « Le jardin, source de vie ». Autour des nouvelles parcelles qui seront proposées aux visiteurs, plusieurs « cartes vertes » ou nouveautés seront à découvrir (voir ici : "Le jardin, source de vie" ). Mais ce sont bien les réalisations choisies par le jury dans le cadre du festival proprement dit que les promeneurs verront en premier.
Voici une présentation succincte d’une partie d’entre elles.
De l’insecte…
Si le jardin est source de vie, les insectes, l’une des grandes préoccupations de cette époque marquée par le recul de la biodiversité, devraient y occuper une place de choix.
Dans le jardin Pollinisators City (illustration principale), les concepteurs américains, Scott Biehle, paysagiste, Fiorella Sibaja et Kara Simmons, étudiantes, ont imaginé ce que pourrait être notre monde si l’homme n’était pas l’espèce dominante. « Clin d’œil à la métropole de New York et à Central Park dont il suit le dessin, ce monde plus durable s’observe depuis un bosquet frais et reposant. Dans un environnement urbain de tours d’abeilles, de maisons d’oiseaux, d’auberges de papillons et d’immeubles de chauves-souris entourés de magnifiques plantes vivifiantes et nourrissantes, les journées et les nuits sont bien remplies », promet l’équipe.
Des Italiennes, Virginie Alexe, paysagiste et jardinière, et Livia Kolb, paysagiste et illustratrice, ont aussi travaillé sur le thème des insectes dans Stigma, dérivé du stigmate, orifice trachéal qui permet aux insectes de respirer. Le jardin rend hommage à tout ce qui rampe, bourdonne, creuse… et qui est là la base de la chaîne alimentaire. Stigmat est un « jardin forestier grouillant de vie, de la canopée au sous-sol, se conçoit comme un vaste hôtel à insectes prêt à accueillir petits mammifères et oiseaux »…
… à la petite faune
Au-delà de l’insecte, l’animal occupe une place importante dans les jardins imaginés pour l’édition 2024 du festival. Parenthèses (Re)naissantes, imaginé par une équipe française composée d’Églantine Imbot, Anne Gilot, Caroline Semere, Matthieu Bureau et Emmanuel Joseph, concepteurs paysagistes, met en lumière la disparition de l’habitat de la « petite faune ».
Le Jardin pastoral, pensé par une autre équipe de l’Hexagone, Gala Pillaud-Vivien et Paul De Marliave, architectes, et Manon Jacob, artiste et designer textile, « met en scène une source de vie qui repose sur la cohabitation du végétal et de l’animal ».
Une gamme végétale repensée
Le Jardin des murmures, pensé par une équipe mixte France/États-Unis (David Simonson et Thibault Rouet, paysagistes), a travaillé sur les pionnières qui peuplent déjà nos villes qui abriteront sept Terriens sur dix en 2050. « Ces pionnières nichent discrètement dans les failles de nos murs, de nos trottoirs, de nos terrasses. Le Jardin des murmures propose que la ville non seulement protège cette source, mais se structure autour d’elle. »
Plusieurs jardins font référence à la forêt.
Le Bois sacré, de Philippe Allignet, architecte-paysagiste venu des Pays-Bas, part d’un arbre qui a chuté dans la forêt. « Sa chute n’est pourtant qu’une étape dans la longue vie des spécimens qui peuplent les bois, une ponctuation locale et solitaire, un bruit sourd au milieu des siens. La vie reprend. Pics, saprophages, xylophages, bactéries et champignons se succèdent et s’attaquent à l’écorce, au bois de cœur, trouent, creusent, dégradent, digèrent. » La mort d’un arbre ne saurait cacher la vie de la forêt !
Aux origines de la vie
Dans le jardin primaire, de Perrine Malautier et Anatole Lasseur, paysagistes-concepteurs français, la question est : « Où la vie prend-elle sa source ? Entre le domestiqué et le sauvage, le jardin nourricier ordonné et la forêt, il est toutefois possible de s’approcher des origines du vivant… On voyage ici au sein de la flore qui nous est familière, tout en gardant une part de mystère…
À sa manière, Le Polémoflore, de Baptiste Mirement, paysagiste, Murielle Baticle, architecte et paysagiste, et Orlando Clarke, murailler et mouleur, s’interroge aussi sur l’origine d la vie. « La polémoflore est une végétation typique et spontanée qui pousse après une bataille ou à la suite du passage d’une armée », précisent les créateurs du jardin, qui proposent, depuis un belvédère, d’observer « une faille profonde et désormais luxuriante, un jardin source de vie. Arbres et arbustes apportent leur ombre et leurs bienfaits, les plantes rudérales s’épanouissent, yuccas et vivaces innombrables se côtoient… »
Les thèmes de l’eau, des sols et de leur vie, de la biosphère, etc., sont largement évoqués au fil des jardins, qui sont à découvrir jusqu’au 3 novembre prochain !
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