Baromètre Les Français plébiscitent le jardin et y voient une plus-value

Chaque année depuis 2007, l’Unep, Union nationale des entrepreneurs du paysage, se penche sur les rapports que les Français entretiennent avec leur jardin. La dernière mouture du baromètre Unep-Ifop qui découle de cette démarche vient d’être livrée. Elle est consultable en version longue ici.
Mais voici quelques éléments essentiels qui peuvent être retenus…

Tout d’abord, les statistiques

Selon les derniers chiffres collectés par l’Unep, sept Français sur dix (66 %) ont accès à un jardin attenant à leur domicile. Un chiffre qui n’a augmenté que d’un point depuis 2019. « Disposer d’un jardin reste donc toujours un luxe en 2022 : 79 % des plus hauts revenus en ont un. La proportion tombe à 47 % chez les ménages les plus modestes », note l’observatoire. Un autre déséquilibre se dessine entre les « villes-centres » et les communes rurales : 92 % des habitants vivant dans les secondes profitent d’un jardin, contre 65 % dans les communautés urbaines de province.

Une pièce à part entière de la maison

L’enquête de l’Unep confirme une tendance lourde constatée depuis quelques années : la fin du jardin ornemental. À noter au passage que, pour les jeunes générations, le mot de végétal d’ornement n’a plus guère de sens ! Ce n’est pas pour rien que Le Lien horticole s’est enrichi il y a deux ans d’une rubrique « végétal multifonction » !

Selon les résultats du baromètre, le jardin s’impose désormais comme une pièce à part de la maison, entièrement dédiée à son environnement et à ses habitants de toute nature.

Il sert à cultiver son bien-être  : 92 % l’utilisent pour se relaxer, 72 % pour avoir des activités physiques plus saines et 68 % pour se nourrir différemment.
Il est aussi utile pour accueillir ses proches : 91 % des Français s’y réunissent et y reçoivent leurs proches. 83 % le dédient aux jeux des enfants.
Enfin, il sert à embellir et valoriser son bien immobilier pour 88 % des répondants (96 % pour la catégorie la plus aisée).

Zéro phyto, du concret… et des abandons !

Autre aspect du jardin étudié par l’Unep : le zéro phyto est la conséquence de la loi Labbé. Et les rédacteurs de l’étude de constater que le zéro phyto a pris du galon. « Les intentions d’accélérer les engagements en faveur de l’environnement au jardin ont bien été appliquées durant ces trois dernières années. Mieux : les actions concrètes sont au rendez-vous. En 2019, 95 % des Français détenteurs de jardin déclaraient être prêts à utiliser des produits plus respectueux de l’environnement.

En 2022, place à l’action : ils sont 66 % à le faire et 14 % comptent le faire prochainement.
Restent 11 % qui déclarent n’avoir pas du tout l’intention de se passer des produits phytosanitaires, malgré la loi qui l’interdit. Un chiffre en hausse de six points depuis 2019, sans doute par manque de solutions, d’informations ou de retours d’expérience peu concluants », note le baromètre.

Des appels aux professionnels encore limités

À noter, pêle-mêle, d’autres aspects à retenir…
- Sept Français sur dix prennent du plaisir à entretenir leur jardin. Seul un gros quart (28 %) des détenteurs d’un jardin estiment que son entretien est une contrainte. Ce plaisir se ressent davantage chez les hommes que chez les femmes : 31 % d’entre elles y voient une contrainte, contre seulement 25 % des hommes.
- 12 % des Français font proactivement appel à des professionnels du paysage pour les conseiller sur le sujet, 10 % comptent le faire prochainement.

L’habitude de recourir à des entreprises extérieures est plus installée en Île-de-France. 21 % des personnes interrogées font appel à un jardinier paysagiste qui leur prodigue des conseils pour adopter des techniques alternatives ou leur apprend à mieux connaître les plantes adaptées au sol et au climat de leur jardin.

Pascal Fayolle