Congrès annuel Hortis veut cultiver les interstices
Les responsables d’espaces nature en ville tiennent congrès du 14 au 16 octobre prochain et se penchent sur les espaces non aménagés.
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Après une année sans rendez-vous physique, l’association Hortis renoue avec les congrès « en présentiel » cet automne et donne rendez-vous à ses adhérents à la mi-octobre à l’orangerie du domaine de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, ce département étant d’ailleurs l’instance organisatrice.
Le sujet retenu pour ce rendez-vous annuel incontournable, « Nature en ville, cultivons les interstices », n’est pas étranger au lieu choisi : il « est au diapason de la nouvelle Stratégie Nature votée par le Département le 2 avril dernier. À l’échelle d’un territoire urbain aussi dense que les Hauts-de-Seine, les parcs, jardins et promenades publiques sont essentiels au bien-être des habitants. La conservation de ces espaces doit être pleinement intégrée aux politiques locales pour l’intérêt général des populations. Mais pour les villes, l’enjeu stratégique n’est pas là. Il s’agit surtout de conquête et de reconquête de l’espace public, car la transition et la résilience des villes exigent une renaturation de nos lieux de vie. Il faut donc de nouveaux projets structurants, ambitieux et inspirants. Et ceux-ci doivent faire corps avec un mouvement plus profond de verdissement des quartiers, des cours d’école, des toits, des carrefours, des rues et des boulevards, des interstices et autres délaissés », estime Christian Lemoing, directeur des parcs, des paysages et de l’environnement du département des Hauts-de-Seine.
Il sera donc question d’espaces verts au sens très large, incluant toutes les formes de territoires, et invitant à « ne pas penser les lieux non aménagés comme des vides, mais plutôt comme des espaces en devenir », explique Pascal Goubier, le nouveau président d’Hortis.
Un sujet à débat
Les participants, qui expliqueront « comment utiliser la végétation spontanée, l’opportunisme végétal et la végétalisation tactique pour recomposer peu à peu des ensembles de nature à plus grande échelle », toujours selon Pascal Goubier, s’inscrivent bien dans la logique de favoriser la présence de nature en ville.
À commencer par Gilles Clément, le paysagiste que l’on ne présente plus, qui ouvrira les débats le 14 octobre en matinée sur le thème de l’opportunisme végétal. Il abordera les trois principaux thèmes de recherche qu’il mène à côté de son activité de concepteur : le jardin en mouvement, le jardin planétaire et le tiers paysage, qui désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature et s’inscrit donc totalement dans la thématique du congrès.
Mais les intervenants suivants (voir le programme) resteront dans cette veine, que ce soit pour dresser un historique de la place de la nature en ville ou pour porter une réflexion sur l’espace que le spontané peut occuper dans la cité. Une présentation d’une expérience de végétalisation tactique de la métropole de Lyon ou la proposition de « recomposer des ensembles de nature non fragmentés à plus grande échelle » à laquelle participent le département des Hauts-de-Seine et un Britannique spécialiste de la conservation des plantes sauvages devraient générer leur lot de débats.
Après une journée et demie de débats, le congrès se terminera par des visites sur le terrain le vendredi, à Courbevoie (parcs de Bécon et Nelson-Mandela), au quartier de la Défense ou dans l’île Saint-Germain, à Issy-les-Moulineaux, voire à Sceaux, avec possibilité de prolonger en post-congrès pour d’autres visites le samedi 16 octobre. Un beau programme pour se retrouver après tant de mois éloignés les uns des autres !
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :