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Inauguré À Angers (49) L’agriculture urbaine a son démonstrateur

Le Démonstrateur d’agriculture urbaine est installé sur le toit-terrasse de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Une cinquantaine de légumes y sont cultivés. ©A. Mabire

En mars dernier, 86 bacs de culture ont été installés sur le toit-terrasse de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, à Angers (49). À vocation expérimentale et pédagogique, ce dispositif a été présenté le 9 septembre dans le cadre de Vegetal Connect.

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Depuis le hall d’accueil de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, à Angers (49), il faut emprunter l’escalier qui mène au premier étage. De là, une porte ouvre l’accès à un toit-terrasse et au tout nouveau Démonstrateur d’agriculture arbaine (DAU).

« Ce projet est né d’une réflexion entamée en 2018 par les élus de la chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire », précise Agnès Lannuzel, consultante au service Innovation.
À l’époque, l’agriculture urbaine suscite l’intérêt croissant des collectivités. Des bailleurs sociaux, des associations de quartier s’y intéressent également. Résultat : les candidats affluent et les projets – plus ou moins aboutis – se multiplient.
« Dans ce contexte, nous nous sommes positionnés avec un triple objectif : expérimenter, accompagner et former les porteurs de projets professionnels. »

80 m2 en culture

Installé en mars 2021, le DAU a été inauguré le 6 septembre, trois jours avant Vegetal Connect (à lire également : «Le végétal refait l’événement à Angers»).
En pratique, il se présente sous la forme de 86 bacs de culture soit une surface agricole utile correspondante de 80 m². Le dispositif – qui intègre également un bassin aquaponique et un système d’irrigation en goutte à goutte – s’organise en six blocs. Cette disposition permet de regrouper les familles de légumes qui ont des besoins physiologiques (en eau, en lumière, etc.) équivalents. Le bloc n° 2, par exemple, est réservé aux aubergines, aux tomates et aux courgettes alors que le n° 3 est dédié aux haricots grimpants, aux butternuts et aux potimarrons.

« Au total, nous cultivons une quarantaine d’espèces : en majorité des légumes mais aussi des fruits rouges, des plantes aromatiques et, à la marge, quelques pieds de vigne et de houblon », précise Agnès Lannuzel.

Six critères de suivi

Soutenu financièrement par le conseil régional – dans le cadre d’une convention de trois ans (2020-2022) –, le DAU bénéficie de l’expertise et de l’accompagnement technique de La Florentaise. L’entreprise de Saint-Mars-du-Désert (44) a conçu et fabriqué le support de culture. Elle fournit également les plants – issus de sa ferme verticale – et assure la gestion technique du projet.
En pratique, « nous avons retenu six critères de suivi dont la qualité du substrat (pH, conductivité, température), la consommation d’eau, la santé des plantes et la productivité », précise Marine Renaudon, technicienne à La Florentaise.

Concernant la productivité, le DAU a permis de récolter 550 kilos de légumes et de fruits en quatre mois (de fin avril à fin août). Via l’association Solaal, l’essentiel a été donné à des structures d’aide alimentaire.

Pour l’instant, les légumes récoltés sont donnés à des associations d’aide alimentaire. ©A. Mabire

Un support pédagogique

S’il vise à établir des références technico-économiques, le Démonstrateur d’agriculture urbaine est aussi un outil pédagogique. De facto, il est utilisé pour les travaux pratiques du certificat de spécialisation « Agriculture urbaine ». Depuis trois ans et sa mise en place, la chambre forme en moyenne une quinzaine de porteurs de projets par an. Face à l’afflux des candidatures – une centaine en 2020 ! –, « nous avons resserré les critères d’éligibilité. Désormais, pour suivre cette formation, il faut avoir un BPREA “Maraîchage” ou une expérience significative dans ce secteur. L’agriculture urbaine ne s’improvise pas, elle est très technique. Avant de s’y lancer, il faut avoir des bases solides », appuie Agnès Lannuzel.

Anne Mabire

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