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Médiation végétale Terra Botanica a de nouvelles ambitions pour le paysage et la biodiversité

La vocation de Terra Botanica est de transmettre. Boris Barré, médiateur végétal, a dispensé ses conseils lors d'un atelier pendant le week-end de la rose, début juin.

Le parc du végétal angevin se veut toujours davantage source d’éducation à la nature et d’inspiration pour un aménagement raisonné des jardins. Une ambition réaffirmée lors de la récente inauguration de la Canopée des oiseaux.

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« Bienvenue dans nos jardins thématiques cultivés dans le respect de l’environnement et de la biodiversité. » Le message d’accueil diffusé par le haut-parleur de Terra Botanica signe la vocation du parc du végétal d’Angers (49). Des espaces exemplaires comme le « jardin malin » et le « jardin sans eau » sont autant de leçons de choses grandeur nature. Les panonceaux pédagogiques, des week-ends thématiques (eau en avril, biodiversité en mai, rosiers en juin) et le début de l’étiquetage des végétaux complètent l’attractivité des déambulations végétales. En soirée, la deuxième saison d’un cycle de conférences a commencé avec des intervenants réputés comme Francis Martin, chercheur de l’Inrae de Nancy et spécialiste de la symbiose mycorhizienne dans les forêts. Enfin, l’espace jardinerie s’est nettement agrandi dans la boutique, avec des espaces serre chaude et serre froide.

« La relation à la biodiversité est l’ADN du parc », se félicite Pierre Watrelot, son directeur lors de l’inauguration de la dernière attraction, la Canopée des oiseaux. « Notre site est installé sur un promontoire avec vue sur les Basses Vallées angevines, un site Natura 2000. L’ambition est que nos visiteurs soient en interaction avec la nature. »

Depuis plusieurs saisons, les espaces de Terra Botanica évoluent au-delà d’un aménagement paysager décoratif. Une dimension particulière est apparue par la sensibilisation ludo-pédagogique des enfants dans le cinquième univers des « Mystères de la forêt » ouvert l’an dernier avec le parcours des Géants (les arbres).

Mobiliser le public  

Les week-ends thématiques proposent des approches pédagogiques.
Le week-end sur la biodiversité a proposé un focus sur les plantes sauvages des espaces minéraux du parc (séneçon, véronique des champs … ). « Pour intriguer le visiteur, on ne désherbe pas à certains endroits », illustre Boris Barré, médiateur végétal du parc. « Durant celui sur l’eau, nous avons expliqué nos pratiques et nos préoccupations. Comme la réserve à ciel ouvert de 18 000 m3 ne suffit pas, nous récupérons les eaux de pluie. Et l’équipe paysage tente d’affranchir certaines zones de l’arrosage. Les décisions sont prises après des prélèvements avec cannes pédologiques. Il faut arroser à un niveau acceptable pour la qualité visuelle souhaitée par les visiteurs. »

Leçon de choses dans la roseraie  

 « Le week-end de la rose est l’occasion de passer des messages comme une incitation à acheter des rosiers créés et produits en Anjou », reprend Boris le jardinier. « Au cours de cet atelier, je donne des clés de compréhension car le public confond parfois les rosiers grimpants et les rosiers remontants. Je dispense des conseils pratiques sur la taille, sur la fertilisation, sur la plantation (ensemencer le sol avec des champignons symbiotiques), sur les traitements naturels. »  

La médiation se poursuit par un échange de trucs et astuces avec les participants. Terra Botanica reçoit aussi des questions par e-mail ou par téléphone.
Approche non négligeable, le jardinier médiateur explique même les « erreurs » commises dans la gestion de la roseraie. Par exemple concernant la tordeuse, très virulente l’an dernier, qui se serait abritée dans le paillage : le retour à un sol nu en 2023 semble limiter sa prolifération, une pratique toutefois à confirmer.

Une Canopée des oiseaux et du land art  

Enfin, la Canopée des oiseaux, qui vient d’être inaugurée, n’est pas une volière, plutôt une installation ludo-pédagogique pour se mettre dans la peau des volatiles. Les animations font appel à de la haute technologie comme la transmission audio par capillarité osseuse et la réalité virtuelle. Les six oiseaux choisis sont emblématiques de l’Anjou, toujours ce souci de biodiversité.  

Boris analyse la Canopée comme « une nouvelle zone de médiation représentative, un tremplin. Les oiseaux sont prétextes pour parler de la biodiversité, comme le fauchage raisonné de certaines prairies en période de nidification du râle des genêts ».

Faire parler les acteurs de la nature à travers des représentations gigantesques en bois, tel est le parti pris d’une animation à Terra Botanica, avec ici l’exemple d’une chouette. ( © LKP )

Tester les pouvoirs de la sylvothérapie

Une douzaine de nouveaux animaux en topiaires ont rejoint le bestiaire de Terra Botanica et les trois mosaïcultures géantes (dragon, licorne, pieuvre) ont fait leur retour après une revégétalisation.

Enfin, quelques œuvres de land art ont fait leur apparition. Par exemple, des mains vertes enlacent les arbres « Tree hugs » de Monsieur Plant : un appel à la contemplation du végétal mais également à tester les pouvoirs de la sylvothérapie.

« L’ambition de toutes les équipes de Terra Botanica, et notre plus belle récompense, c’est de voir nos visiteurs touchés par la beauté de la nature, sous toutes ses formes. Et qu’ils repartent davantage sensibilisés à la nécessité de respecter notre environnement et la planète », conclut Pierre Watrelot. 

En savoir plus : « le parc du végétal transmet des valeurs écologiques »

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