ARBRES EN VILLE Des fiches pour aider les villes méditerranéennes à diversifier leur palette
L'Inrae, en particulier via son unité méditerranéenne de la Villa Thuret, à Antibes-Juan-les-Pins (06), a mené le projet Ardem pour aider les collectivités à choisir les bonnes espèces dans un contexte d’évolution climatique rapide.
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Le projet Ardem, pour Arbre de demain en Méditerranée, n’est pas nouveau, il a été lancé en 2019. On l’a déjà évoqué dans le Lien horticole (voir ici : Une palette renouvelée pour contrer les canicules). Mais il est désormais entré dans une seconde phase.
En 2021, à la demande de professionnels du paysage, l'Inrae avait mis en ligne 52 fiches techniques permettant de faire un point complet sur une liste d’arbres capables de résister aux conditions particulières de l’arc méditerranéen. Un travail qui, avec le changement climatique, pourrait même bénéficier à des situations plus septentrionales. Désormais, avec la participation des étudiants du campus Vert d’Azur, à Antibes, c’est une douzaine de fiches supplémentaires qui devraient être prochainement disponibles (c’est ici : Présentation des fiches espèces).
Au début du projet, une première liste d’arbres intéressants avait été dressée en collaboration avec des collectivités, en particulier via les réseaux d’Hortis et de l’AITF, Association des ingénieurs territoriaux de France, ainsi qu’avec des paysagistes (association PaysSage). Une liste issue d’un travail bibliographique croisé avec les expériences de terrain des uns et des autres, et qui comprenait plus de 200 espèces ayant traversé les turpitudes du climat local depuis une cinquantaine d’années, avait été dressée. 122 taxons de cette liste sont aujourd’hui en culture à la Villa Thuret, station Inrae d’Antibes-Juan-les-Pins.
Des plantes venues de loin, d’autres très locales
Parmi les 52 plantes décrites sur le net, une bonne part sont originaires de régions méditerranéennes lointaines, d’Australie, par exemple le Grevillea robusta (notre photo) ou Casuarina cunninghamianna (filao), ou de Chine, comme Firmiana simplex.
Certaines sont des plantes bien connues depuis longtemps sur l’arc méditerranéen, mais sont jugées capables de s’adapter aux futures évolutions climatiques. C’est le cas, par exemple, d’Arbutus unedo ou de Cercis siliquastrum. L’objectif est bien de répondre au quotidien des collectivités, pas de réaliser un guide d’installation d’un arboretum !
Pour chaque espèce, les fiches récapitulent de manière simple mais efficace tout ce que le gestionnaire a besoin de savoir pour l’utiliser : rusticité, type de sol, exposition…
En revanche, prévient l’Inrae, « les données sont plus ou moins disponibles et robustes selon les espèces. Les connaissances recueillies sont parfois incomplètes, parfois contradictoires. Elles peuvent être validées pour une partie seulement de l’espèce (quelques individus, un écotype ou une provenance) car celles-ci ne sont pas sélectionnées et améliorées génétiquement. Dans la mesure du possible, nous avons privilégié les données locales, par exemple pour la phénologie. Pour les affiner, les compléter et valider les propositions, les données de terrain sont précieuses. »
Le travail doit donc encore être complété, en particulier par les observations de terrain. Les remarques de tous sont dont les bienvenues !
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