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Charente-Maritime Deuxièmes Rencontres des acteurs du paysage

Les deuxièmes Rencontres des acteurs du paysage, le 29 novembre dernier, ont permis de réfléchir sur le nouveau plan « arbres et paysage » de Charente-Maritime.

Ce rendez-vous, organisé par le département de la Charente-Maritime, s’est déroulé le 29 novembre dernier à La Rochelle, avec pour thème « Révéler sa commune et son paysage, (re)placer le végétal au cœur des projets ».

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Après une première édition le 1er décembre 2022, les deuxièmes Rencontres des acteurs du paysage de Charente-Maritime ont été organisées le 29 novembre 2024 par Thierry Duteuil, conseiller et référent technique Environnement et Paysage au sein de la direction Environnement et Mobilité du département de la Charente-Maritime, et Gladys Girma, chargée de suivi et de coordination.

Elles s’inscrivent dans le cadre du tout nouveau plan « Arbres et paysage » du département, avec pour ambition de favoriser la mise en réseau des acteurs engagés pour la valorisation de l'arbre du paysage et d’apporter de l'expertise auprès des élus et techniciens, en particulier pour les petites communes rurales, majoritaires en Charente-Maritime. En effet, parmi les 463 villes de son territoire, près de 200 ont moins de 500 habitants, presque autant se situent entre 500 et 10 000, seulement trois entre 20 000 et 25 000 habitants (Royan, Rochefort et Saintes), une seule affichant 80 000 habitants (La Rochelle).

PLU et SCoT, outils de protection du paysage

Raphaëlle Duclaux, paysagiste conseil, et Céline Bodin, architecte conseil au sein du CAUE* du département, ont expliqué en quoi le paysage est le fruit d’une relation complexe entre les milieux naturels présents (en lien avec le sol, le relief, le climat), la technique (les différents types de culture des terres) et la culture (mode d’occupation des territoires par les populations), qui lui donne une spécificité bien locale.

Elles ont aussi mis en lumière l’évolution des paysages des bourgs de la région, du paysage « utile » au paysage « fonctionnel » et désormais au paysage « vivant », avec une approche globale qui tient compte des besoins des populations mais aussi de la nécessité de préserver les richesses biologiques du territoire.

Miléna Gross, paysagiste concepteur, et Carole Gauyacq, coordinatrice du pôle Planification urbaine au sein de la communauté d’agglomération Rochefort Océan, ont centré leurs propos sur les outils réglementaires à disposition pour protéger les paysages et leurs richesses (PLU, OAP, SCoT**…), à travers différents exemples issus de l’agglomération rochefortaise, mettant en avant l’importance du temps long, des visites de terrain et du dialogue pour formaliser des propositions adaptées au contexte local.

En préambule, elles ont rappelé l’article L.101-1 du code de l’urbanisme : « Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. Les collectivités publiques en sont les gestionnaires et les garantes dans le cadre de leurs compétences. »

Animation avec Jordane Ancelin, paysagiste et facilitatrice graphique, en vue d’améliorer la compréhension d’un projet, d’une démarche, d’une conférence, en direct et par le dessin. (© J. Ancelin, Simplexx)

La palette végétale, un alphabet pour créer des ambiances !

À travers ses expériences personnelles, au Chili, à Montréal (Canada) et désormais en Charente-Maritime, Jeanne Faure, architecte et designer urbain, fondatrice de l’Atelier des possibles, a pu développer le concept d’urbanisme tactique. Une approche qui s’appuie sur un important travail de terrain à la rencontre des habitants et des usagers de l’espace public pour créer des projets en s’appuyant sur une première phase d’aménagements temporaires, avant de proposer une solution pérenne bien adaptée au contexte et aux usages.

Avec Christophe Montil, paysagiste conseil au sein de l’Arrdhor Critt horticole de Rochefort-sur-Mer, la réflexion s’est portée sur la palette végétale. Le paysagiste a d’abord rappelé les différents types de plantes – locales, sauvages, indigènes, endémiques, exotiques… – et l’importance d’un vocabulaire précis en s’appuyant sur les propos de la botaniste Véronique Mure, avant d'en livrer une définition personnelle : « La palette végétale peut s’entendre comme un album ou un alphabet d’espèces à retenir pour créer un type d’ambiance et une écriture paysagère. Cette écriture assemblée raconte un récit qui donne du sens à l’espace, en s’inspirant de l’identité ou de l’histoire des lieux. »

Son propos a ensuite été illustré par des exemples d’aménagements réalisés sur le territoire charentais, sans oublier le volet financier, en tenant compte non seulement des frais d’investissement mais également des coûts générés par l’entretien.

Pour finir, Laurent Danède, président du Pays du Ruffécois, Jérôme Moreau, codirecteur et chargé de mission environnement du Pays du Ruffécois, et Aurélie Vignet, chargée de mission ScoT et biodiversité, ont présenté leurs actions pour amplifier l’attractivité de leur territoire par le végétal, en grande partie basées sur la formation des agents communaux et l’implication citoyenne.

La matinée a fait l’objet d’une animation avec Jordane Ancelin, paysagiste et facilitatrice graphique. Cette approche regroupe un ensemble de techniques visuelles pour améliorer la compréhension d’un projet, d’une démarche, d’une conférence, en direct et par le dessin (voir un exemple ci-dessus).

*Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement.

**Plan local d'urbanisme, orientations d'aménagement et de programmation, schéma de cohérence territoriale

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