Expérimentation Un projet européen pour accélérer la transition énergétique sous serre
Astredhor participe pour la France à un projet de quatre ans, lancé par cinq pays, visant à explorer l’utilisation d’énergies renouvelables pour chauffer les serres.
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C’est dans sa zone nord-ouest que l’Europe comprend la plus forte densité de serres chauffées pour la production de plantes ornementales ou de légumes. Avec un inconvénient : le chauffage est assuré avant tout par des énergies fossiles. Pour les producteurs concernés, l’énergie est le deuxième poste des coûts de production, après la main-d’œuvre.
L’enjeu de travailler sur ce poste est donc de taille, d’autant qu’au-delà du prix et de l’incertitude d’approvisionnement en énergie fossile lors des crises, on l’a encore vu récemment, un autre risque guette les producteurs : être montrés du doigt par les consommateurs pour leur contribution à la pollution et au réchauffement de la planète…
Pour travailler sur le sujet, un projet de recherche européen a été lancé en avril dernier. Baptisé RE-Greenhouse, il doit durer quatre ans. La France y est impliquée notamment via Astredhor, aux côtés de la Belgique, de l’Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas.
Ce projet est lauréat pour 2023 du projet « Interreg Europe du Nord-Ouest », qui vise à « accélérer la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables dans le secteur de la production sous serres pour une résilience climatique, une sécurité alimentaire et une compétitivité accrue » et, à ce titre, est financé par l’Europe à hauteur de 2,3 millions d’euros.
Travailler de manière collaborative
En tout, onze partenaires travaillent sur le projet, chacun expert dans un domaine particulier, avec des serres pilotes utilisant une source d'énergie renouvelable spécifique. « L’expertise internationale sur les sources d’énergie renouvelable prometteuses est difficilement accessible par les producteurs et ce potentiel élevé d’utilisation dans le secteur des serres est donc inexploité par manque de temps, de moyens et de connaissances pour prendre des décisions », précise Astredhor, l’un des partenaires pour la France de RE-Greenhouse.
Le but annoncé est de travailler « de manière collaborative, en partageant les expertises et en mettant en place avec les producteurs diverses actions nationales et transfrontalières facilitant cette transition vers des énergies renouvelables au sein de la production sous serres », précise Astredhor.
Le projet mettra en place un plan de mesure transnational et un partage des données opérationnelles issues de six sites pilotes mettant en œuvre six technologies : l'énergie solaire, les réseaux de chaleur, la chaleur résiduelle, les pellets, le bois et le biogaz, si l’on en croit le communiqué d’Astredhor.
« Les données issues des sites pilotes, leur historique et les informations reçues des consultations des parties prenantes seront utilisées pour développer un outil d’aide à la décision permettant d’accompagner les producteurs dans leurs choix de production, de consommation et de stockage d'énergies renouvelables pour leurs serres », poursuit l’institut.
Par ailleurs, « des visites internationales des sites pilotes seront organisées pour informer et sensibiliser les producteurs sous serres et tous les acteurs de la filière concernés par les énergies renouvelables », ce qui devrait permettre à tout un chacun de se faire une idée sur chaque mode d'alimentation selon ses besoins.
Un outil pour guider le producteur
Un outil d’aide à la décision sera mis au point, qui sera « capable de déterminer quelles sources d'énergie renouvelables sont envisageables et les plus opportunes pour une situation donnée de production sous serres, promettent les parties prenantes. Il offrira des options techniques et économiques simples ».
L'outil sera largement proposé dans les cinq pays signataires, dans le cadre d'un appel d’offres international qui proposera un accompagnement à l’attention des producteurs.
Aux côtés d’Astredhor, sont engagés dans cette démarche : Végépolys Valley et le CTIFL* pour la France, Inagro, Boerenbond, FarmTech Society, pour la Belgique, Université des sciences appliquées de Trèves/Ifas- Institut de gestion appliquée des flux de matières pour l’Allemagne, IFSB-Construction Sector Training Institute au Luxembourg, Greenport West-Holland, Université des sciences appliquées de La Haye et Heat Grid Westland pour les Pays-Bas.
*Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes.
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