Observatoire des entreprises Moins d’entreprises et une baisse du chiffre d’affaires entre 2021 et 2023

Tous les deux ans, le bureau AND, qui conduit des études économiques dans le secteur agricole et évalue les politiques publiques dans ce domaine, réalise à la demande de Valhor une étude sur la santé des entreprises horticoles et des pépinières.
La dernière mouture, réalisée au cours du premier semestre 2024 et portant sur des chiffres de 2023, a été rendue publique lors d’un webinaire le 22 janvier dernier. Ce travail comprend des données nationales, le nombre d’entreprises du secteur, les chiffres d’affaires... ainsi que des données régionales.

Violaine Romieu, qui travaille pour AND, a exposé lors du webinaire les principaux résultats de ce travail, présenté ici de manière très synthétique et qui sera développé plus largement dans Le Lien horticole.

Elle a d’abord rappelé que, pour mener à bien cette enquête, un questionnaire a été envoyé à plus de 2 700 entreprises. Plus de 600 y ont répondu, ce qui rend les résultats de l’enquête assez solides, d’autant que l’ensemble de ces réponses représentent 91 % des surfaces en production.
Enfin quinze entreprises ont été interrogées par téléphone pour valider les principaux éléments collectés.

La disparition des entreprises s’accélère

Il faut retenir qu’il resterait aujourd’hui en France 2 741 entreprises de production horticole (elles étaient 6 144 en 2005, date du premier observatoire).

Leur rythme de disparition s’est accéléré ces dernières années : il était de 4 à 5 % depuis le début de la création de l’observatoire, il est de plus de 6 % entre 2021 et 2023. Mais il ne faut pas oublier que comparer 2023 à 2021 met en balance une année plutôt difficile quant au marché à ce qui s’est fait de mieux dans l’histoire de la filière : 2021 est en effet l’année Covid pendant laquelle jardiner était l’une des rares activités de loisir possible ! Et pendant le Covid, les entreprises ont bénéficié d’aides qui se sont taries ensuite.

Le chiffre d’affaires horticoles, c’est-à-dire celui que réalisent les entreprises avec leur propre production, hors négoce, a baissé en deux ans de près de 10 %. En y incluant le négoce, la baisse n’est « que » de 6,8 %.

Les jardineries reculent de 14 % !

Les surfaces en production ont baissé de 11 %, soit 2 000 ha de moins consacrés à l’horticulture ornementale et la pépinière entre 2021 et 2023.

La pleine terre enregistre une baisse de 16 %, les surfaces de tunnels de 11 %, les serre en verre ne baissant que de 0,8 %.

D’un point de vue commercial, ce sont les plantes en pot et les plantes à massif qui ont le plus souffert. Mais, pour elles, 2021 avait été vraiment exceptionnelle !

La pépinière ne recule que de 3,3 %.

Le jeune plant connaît pour sa part une progression, en raison de la reconstitution des stocks.

Du côté des points de vente, l’enquête permet de mesurer à quel point les temps sont difficiles en jardinerie : leurs ventes ont reculé de 14 % en deux ans. Elles ont plus souffert que la GSA (grande surface alimentaire) ou la GSB (grande surface de bricolage).

Sans surprise non plus, l’enquête valide le fait que le secteur du paysage se porte mieux.

Recyclage des pots : les pros ne se prononcent pas !

Les chiffres régionaux montrent que le nombre d’exploitations baisse dans toutes les régions. Celles qui enregistrent le plus grand nombre d’entreprises sont, en ordre décroissant, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

En chiffre d’affaires, en revanche, les Pays de la Loire arrivent en tête devant Aura.

Interrogées sur les déchets plastique, les entreprises les apportent à la déchetterie pour près de la moitié d’entre elles ; 9 % déclarent ne pas avoir de déchets plastique et 3 % ne trient pas leurs déchets !

Quant à la filière de recyclage volontaire mise en place par Valhor et Adivalor (voir ici : "Vadeho : la filière des pots professionnels à recycler est en place"), les deux tiers des répondants la connaissent. 27 % des répondants y adhèrent, 23 % non, l’autre moitié des répondants ne se prononce pas sur ses décisions en la matière…